Un sympathique thriller, un peu prévisible mais correctement emballé

La Prison de Verre pourrait être vu comme un banal thriller comme on en voyait beaucoup à la fin des années 90 et au début des années 2000. Et dans le fond, c’est le cas, mais un thriller assez solide pour divertir. Notons qu’il est dommage que le titre Français, traduction pourtant littérale du titre, fasse disparaître le jeu de mot du titre original, puisque il s’agît bel et bien d’une maison de verre, mais que Glass, c’est aussi le nom de la famille du film. Passons. Unique réalisation pour le cinéma de Daniel Sackheim, habitué depuis ses débuts aux téléfilms et surtout aux séries TV (il aura autant bossé sur X-Files que Urgences, sur Dr House, The Walking Dead ou Game of Thrones), La Prison de Verre veut se la jouer thriller psychologique. Nous suivons deux enfants, Ruby qui a 16 ans et Rhett, 11 ans, qui après la mort de leurs parents dans un accident de voiture, sont recueillis par les Glass, Terry et Erin, dans leur gigantesque et paradisiaque maison tout en verre, avec piscine, plusieurs voitures, home cinéma, Nintendo 64, Playstation avec les Crash Bandicoot et tout ce qu’un enfant peut rêver en 2001. Passé inaperçu à l’époque malgré une première semaine convaincante au box office, et n’ayant pas rentabilisé son budget, La Prison de Verre a pourtant quelques qualités dans sa poche qui en font un thriller psychologique divertissant et plutôt bien foutu, même si par moment prévisible, et qui, comme énormément de thriller du genre, nous offre un final un peu à rallonge pour nous donner un dernier rebondissement. Mais en soit, le métrage fait plutôt bien les choses oui. Même si le lieu de l’action, une gigantesque maison de verre, aurait pu être mieux exploitée.


La majeure partie du temps, le film veut jouer sur le doute, installant doucement un climat d’insécurité pour les personnages, nous donnant quelques éléments pour nous faire douter au compte goutte. L’écriture des personnages est plutôt réussie, et surtout les acteurs font du bon boulot. Bonne idée de prendre des visages relativement inconnus dans le rôle des enfants, accentuant ainsi notre empathie à leur égard. Leelee Sobieski (Eyes Wide Shut, In a Dark Place, Une Virée en Enfer) est excellente dans le rôle de Ruby, et représente parfaitement ce mélange de beauté, de fragilité et de détermination, tandis que Trevor Morgan (qui jouait l’enfant la même année dans Jurassic Park 3) s’en sort très bien également, malgré un rôle moins en avant. Les deux adultes qui recueillent les enfants eux seront joués par des acteurs plus connus, mais qui jamais ne volent la vedette. Stellan Skarsgård fournit une interprétation solide, tour à tour inquiétante puis rassurante (même si ce n’est qu’une apparence), tandis que Diane Lane s’en sort à merveille en junkie. Avec ces personnages, le scénario va jouer sur les apparences, car durant toute sa première heure, La Prison de Verre s’apparente à un petit jeu psychologique, où Ruby va tenir tête à Terry pour essayer de comprendre pourquoi tout semble clocher dans l’environnement qui l’entoure. Les deux adultes semblent vivre dans le luxe mais elle aura la même chambre que son frère, Ruby surprendre des échanges plutôt violents entre Terry et ses partenaires de travail, son e-mail se retrouve désactivé sans raisons, une lettre à la poubelle parle d’une annulation de scolarité. Oui, quelque chose cloche.


La Prison de Verre va en tout cas jouer sur des éléments plutôt prévisibles, mais le faire avec suffisamment de sérieux et de dextérité pour pouvoir nous tenir en haline sur la durée. C’est prévisible oui, mais c’est en tout point efficace, solidement filmé, très bien interprété par les quatre acteurs principaux. Dans sa dernière partie, les choses bougent et le jeu psychologique se transforme en thriller plus rythmé mais tout aussi prévisible, tout en restant toujours aussi divertissant et plaisant, malgré une ultime péripétie finale sans doute de trop, mais clairement dans l’ère du temps (il fallait toujours un ultime et dernier rebondissement juste avant la fin). Si le métrage malgré son manque de surprises parvient à être tout à fait recommandable, on regrettera tout de même que le lieu de l’action ne soit jamais plus exploité. Une maison de verre, portant donc le nom de la famille y habitant, en plus d’être une métaphore plutôt bien vue, aurait pu être un lieu de cache-cache parfait avec tous ses reflets, mais à l’exception d’une ou deux rapides séquences, le lieu ne sera pas tant exploité que ça. Du potentiel, il y en a malgré le côté prévisible du film, et malgré ce même côté, et bien le métrage fonctionne, étant un thriller assez banal mais tout à fait divertissant. Pas un grand film, mais pas le mauvais film que certains voient.

Rick_D__Jacquet
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le 25 oct. 2017

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Rick Jacquet

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