Near... far... WHENEVER you are...

Non, ce n’est pas la version discount du Seigneur des Anneaux mais il est vrai que les doubleurs français ont une nouvelle fois prouvé leur efficacité en traduisant à la perfection The Lovers.

Dans un futur pas-si-loin-de-nous-mais-en-même-temps-pas-trop-proche-parce-que-sinon-ça-se-voit-pas-que-c’est-le-futur, un groupe de scientifiques recherche une bague perdue dans un naufrage. Cette bague avait sa jumelle, qui s’emboitait l’une dans l’autre. Malheureusement, à la suite d’un accident, l’un des scientifiques tombe dans le coma et se retrouve plonger dans une de ses vies ultérieures où… il était tombé en possession de la bague, alors qu’il était un colonel des armées britanniques en Inde, à l’origine détenue par une rani en fuite depuis le coup d’état de son royaume. Les histoires d’amour s’entrecroisent (les époques aussi) pour le meilleur et surtout pour le pire.

J’ai eu beaucoup de mal à écrire une critique sur ce film. Pour la simple et bonne raison que je n’ai rien ressenti lorsque j’ai vu ce film… à part un vague sentiment d’incompréhension. Je ne connais pas Roland Joffé, je n’ai d’ailleurs aucun souvenir d’avoir eu un autre de ses films, aussi ai-je la plus grande difficulté à juger son travail. Mais là, il y a clairement un problème !
Apparemment, le projet a eu toutes les peines du monde à sortir en salles : problèmes de financement, de tournage, mis au fond d’un placard pendant des années sans être monté, monté mais toujours au fond du placard, remonté, re-remonté, finalement distribué… comme ça ! Sans aucune publicité ou presque et c’est compréhensible !
Je ne sais absolument pas ce que Joffé comptait faire à l’origine tant le montage inconsistant et incompréhensible du film ne mène à rien. Pour vous, dire malgré de superbes plans et un début prometteur (bien que largement inspiré du début du film Titanic, il ne faut pas se voiler la face, quand même !), le montage est tellement nul qu’il n’arrive même pas à raconter une histoire tangible. Le mec tombe dans le coma après dix minutes de film, on a le droit à soixante-dix minutes à une autre époque, de temps en temps, on nous rappelle qu’il est dans le coma en train de visionner une vie antérieure et boum ! résolution finale et conclusions de péripéties qu’on n’avait même pas vu être des péripéties ! Il se réveille et happy ending (enfin, je crois) !
Du coup, sur le papier, c’était peut-être un super film en perspective et ça a certainement été tourné comme ça mais le résultat final est bancal, pour rester polie ! C’est triste parce que l’histoire est assez sympathique : une personne de notre époque qui, au travers d’un coma, retrouve un amour perdu d’une précédente vie. Mais l’intrigue a l’air de se perdre dans ses propres sous-intrigues (certaines semblent manquer d’un début ou d’une fin, ce qui me fait penser que le dernier montage a vraiment scinder le film en plusieurs gros morceaux) et les références à d’autres films sont très grosses. Je crois que le film réussit même à contredire les infos qu’il avait données au début avec celles qu’il donne à la fin.
J’ai déjà parlé de Titanic, la plus évidente des références puisque c’est l’histoire d’un couple dans l’incapacité d’être ensemble à une autre époque, dont on raconte l’histoire après des recherches sous-marines d’un bijou qui se trouve au cœur d’une épave de bateau (dois-je préciser que le bateau a fait naufrage ?), mais il doit en avoir plein d’autres que je n’ai pas réussi à reconnaître pour diverses raisons (manque de culture cinéphile, connais pas bien l’œuvre de Roland Joffé, le montage est tellement atroce que c’est difficile de comprendre le propos alors les références…).
Si je peux donner un conseil : regarder la bande annonce et rêver de l’histoire à partir de là. Mais, par pitié, ne regardez pas le film.
PS : Ah oui, et quelque part dans le film il y a des voitures futuristes mal-incrustées pour nous dire qu’on est dans le futur (seul élément qui nous permet de dire qu’on est dans le futur parce que sinon…).
Autre PS : Joffé est apparemment un grand réalisateur qui a fait… La Déchirure et Mission ???!!! Mais comment un aussi grand réalisateur a-t-il pu faire une telle dauu-ooooh… il est l’auteur de l’incroyable mauvaise version de la Lettre Ecarlate (celle de 1995 avec Gary Oldman et Demi Moore), tout s’explique…