Une heure de film qui utilise la caméra comme de tout sauf d'un stylo. Le stylo est la plume de l'écrivain, du conteur, mis à profit pour la créativité. Quant à la caméra, elle capte la réalité, la vie. Alors la caméra-stylo, therme utilisé par Alexandre Astruc en 1948, nous place dans un univers immersif où la créativité se conjugue avec la réalité. C'est une recherche scénaristique, esthétique et artistique que ce long-métrage , La Pudeur ou l'Impudeur réalisé par un grand écrivain et photographe nommé Hervé GUIBERT, n'a pas su faire. C'est un documentaire expérimental mettant en scène sa propre vie (ou sa propre mort) face au SIDA dans une trilogie de 62 minutes. Cette qualification de genre cinématographique (expérimental) permet souvent d'accepter l'ennui que l'on éprouve pendant, je le rappelle, 62 minutes. Cela permet aussi d'excuser la médiocrité des plans d'illustration voulant signifier le doux temps qui passe, de plus, filmer à la caméra porté pour ajouter de ce principe de fragilité. Les transitions sont brutes, le film se veut brutal entre les questions de comparaison entre la maladie et le suicide, ou le sons des clochettes faisant écho à la mort tout au long du film.
Hervé souffre; Hervé souhaite qu'on souffre autant que lui.
Mais on embrasse le cinéma QUEER qui cherche à formuler des codes nouveaux pour le cinéma, c'est également ça l'expérimental.
Merci d'être un artiste interessant mais pas un réalisateur brillant.