(rires) Le Schindler français ?
La rafle ou le genre de film qu'il ne faut pas critiquer parce que... cela parle de la déportation des juifs, sinon vous faites du négationnisme. Je déteste quand un film se pose comme un martyr, soi disant parce qu'il a un sujet intouchable alors que derrière, faut voir un peu le produit qu'on nous sort. La rafle rassemble à peu près tous les défauts d'un film historique parlant d'une période sombre, aucun style dans la mise en scène, l'impression d'être dans un documentaire, peut-être volontaire mais je n'appelle pas ça du cinéma. Il y a cette volonté de simplement retranscrire des faits réels sans vraiment se soucier de donner du rythme voire même de l'audace. Car ce que Roselyne Bosch veut avant tout, c'est faire pleurer, et tous les moyens sont bons : on met plein d'enfant qui pleurent leur mère, avec chacun un trait pour qu'on puisse se dire dans notre tête "oh c'est mignon !". Et surtout les sempiternels violons en musique, tout est là pour que le public se dise "C'est émouvant, va le voir".
Mais il faut bien voir la réalité en face, surtout si on reprend les propos de la réalisatrice comme quoi "toute personne qui n'a pas pleuré lui manque le gêne de la compassion". Non mais attend une seconde, c'est pas de notre faute si tu ne sais pas faire passer de l'émotion, suffit pas d'avoir un sujet approprié pour cela, faut savoir s'en servir. Bref je sais bien que cela n'entre pas dans le film, mais ce genre de déclaration me dégoûte. Rose Bosch fait n'importe quoi avec ses personnages, il n'y a aucune subtilité, aucun attachement et pire aucune force émotionnelle. Elle veut simplement montrer l'horreur de la chose, sans oublier à mon sens le plus important, l'espoir existant de cette époque, qui aurait pu être représenté ici par les parisiens ayant caché les juifs, on survole complètement ce fait. N'est pas La liste de Schindler qui veut, justement parce que cela prenait son temps et qu'il dépeignait surtout un portrait d'exception synonyme d'espoir.
A la fin, quand j'ai commencé à entendre la musique de "Frankie et Johnny", je me suis tout de suite dit dans ma tête que "ça y est, on va avoir droit à 5 minutes non-stop de larmoyant" et c'est bien ce qu'on a eu. La seule chose que je retiens c'est ce couple qui se retrouve, encore une fois montrant une certaine raison d'espérer. Je passerais vite fait sur les acteurs car on sent bien qu'on leur impose un quota de dramaturgie "fait ce regard, pleure comme ça", à l'arrivée c'est tellement surjoué que c'en n'est plus crédible. La rafle est totalement formaté pour faire pleurer dans les chaumières, ce n'est pas parce que c'est une sombre histoire vraie qu'on doit nous imposer de la tristesse, il y a un moyen propre d'y arriver et le film ne l'atteint jamais.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2010