Je me suis laissé attiré par la pochette du film au design désuet et ésotérique ainsi que par son résumé alléchant: retracer la vie d'une œuvre de Méliès qui aurait provoqué moultes émeutes lors de ses projections. Très vite, on comprend qu'on fait face à un documenteur (un faux documentaire). Jusque-ici, pourquoi pas, mais le problème est que la supercherie se révèle non pas à cause d'indices que le réalisateur aurait subtilement glissés tout au long du récit (des anachronismes, des faux témoignages un peu trop grossiers, des affabulations historiques ou de simples exagérations...) mais bel et bien le jeu ridicule des intervenants. Dès les premières minutes, chacun est plus faux qu'un témoignage de Benalla. Le texte est tellement mal assimilé et inapproprié qu'une lecture sur prompteur ne serait pas étonnante. Sans parler des décors grotesques, des maquillages ratés et des lumières maladroites, quelle ironie pour un film sur l'illusion que de n'avoir pas su la maintenir plus de 3 minutes.
Un film qui n'a ni la subtilité de nous maintenir dans une perpétuelle hésitation en jonglant habilement entre vérité et mensonges jusqu'au dénouement final (comme dans Opération Lune) ni l'intelligence d'aller plus franchement dans la supercherie en déployant un registre comique et fantaisiste pour assumer réellement l'entourloupe qui se joue sous nos yeux.