Flocons par de vrais sôts
Malgré la qualité indéniable des Mondes de Ralph, le dernier né des studios Walt Disney Animation Studios n'a pas fait l’unanimité des "moi" intérieurs constituant ma schizophrénie latente. Et pourtant le film commençait bien.
Premier contact : la musique. Sur le célèbre opening Disney, un chant scandinave d'une extrême beauté semble présager une partition envoûtante *Excitation +20*. Le film démarre alors sur une séquence musicale parfaitement orchestrée et chorégraphiée. Le temps d'admirer le travail sur la 3D, encore une fois parfaitement intégré dans le processus de création (de quoi faire supporter le port gênant des lunettes 3D pour ceux à gros nez comme moi), le décor est posé, les personnages introduits et le drame survenu. Malheureusement, tout chavire au point critique, mais j'en reparlerai plus loin *Mouais...-12*.
Deuxième contact : le rendu visuel. La qualité d'animation de La Reine des Neiges est ce qu'il se fait de mieux outre-Atlantique, il est même surprenant de voir l'élève dépassé le maître, Pixar. On retrouve ici un character design très proche de celui de Raiponce. Les mauvaises langues iront même jusqu'à accuser une pâle copie concernant la princesse Anna. Et pourraient continuer sur les sidekick, réellement drôles (Olaf, Swen) mais déjà vu et sur les quelques plans IDENTIQUES au précédent conte. Le Rosemaling est fidèlement retranscrit dans les effets de magie comme dans les décors. La surprenante palette de couleur, quant à elle, s'émancipe du combo habituel : blanc teinté de bleu. Ici, le rouge fricote avec le bordeaux, le marron comme le vert.
Dernier contact : le scénario. L'histoire m'a séduite car elle apporte de petites innovations. Le prince charmant boudiné et la promotion "1 princesse achetée = 1 princesse offerte" dynamise cet adaptation. Le divertissement est là, la technique irréprochable, l'artistique classique mais efficace (combo dessin à la main sur animation 3D pour certains effets de magie *Emerveillement +10*). Disney remanie, pour notre plus grand plaisir, ses adaptations/créations afin d'évoquer différentes sortes de relations affectives. L'affection sororale succède ainsi au lien, particulièrement émouvant, qui existait entre un adulte protecteur et une enfant caractérielle.
La VF est correcte, exceptée pour les chansons trop mignonettes, bien que la chanson à but humoristique d'Olaf soit très drôle.
Là où Raiponce possédait un second degré détonnant, c'est sans nul doute le premier degré de la Reine des Neiges qui m'a le plus déçu. Point critique sans conteste de cet horripilant sérieux : la séquence de la chanson phare du film, Let It Go. Entre une soupe et le dernier clip de Miley Cyrus, cette séquence avait tout pour plaire mais la présence de toutes ces gesticulations de chanteuse pré-pubère (Demi Levato) combinée avec une mise en scène affreuse, font perdre toute émotion et cohérence avec le reste du film. *Déception -13*
La Reine des Neiges s'inscrit pour sûr dans le nouvel âge d'or de Disney, et en a ainsi tous les codes. Le vent de fraîcheur apporté par La Princesse et la Grenouille, et Raiponce, continu de souffler avec ce divertissement de qualité mais il faudrait veiller à ne pas l'essouffler trop vite.*Espoir +5*
P.S.: le court métrage précédant Frozen, "A cheval!", est une véritable réussite démontrant que l'on peut utiliser intelligemment la 3D et produire un court drôle, beau, rythmé et divertissant, qui brise littéralement le 4ème mur.