Fin de l'hibernation pour Disney

Ils ont dû s'y reprendre à plusieurs fois mais ça y est, ils y sont parvenus chez Disney : le voici leur succès phénoménal rivalisant avec leurs plus grands classiques, jusqu'à les dépasser au niveau des recettes. Mérité ? Je garde l'une ou l'autre réserve mais la réponse est oui.

C'est un conte de fée, donc avec ses codes habituels et l'esprit Disney par-dessus, il faut faire avec, si vous ne pouvez pas, c'est totalement compréhensible. Heureusement sa simplicité le sert et on joue habilement avec les clichés popularisés par la compagnie, que cela concerne le méchant, les histoires d'amour en moins de 24 heures ou la demoiselle en détresse. Disney sait évoluer avec son temps et ça fait plaisir. Ça reste un produit calibré pour plaire au plus grand nombre, les enfants en premier lieu mais la force de leurs meilleurs réalisations est de parler à toutes les générations avec le fond et la forme. Frozen le fait.

Pour le reste pas de surprise, j'ai beaucoup aimé leurs derniers métrages, or les qualités sont les mêmes : l'esthétique est superbe (j'ai toujours adoré les paysages enneigés, ça aide), nos personnages, même les plus simplistes, sont attachants donc il n'est pas dur de se sentir concerné, l'humour est bien dosé et n'est pas réservé qu'à Olaf, la qualité des musiques n'est plus à prouver...

Cela dit pour chipoter, en parlant de chansons, Disney ne sait toujours pas bien les placer : il y en a trois dans le premier quart d'heure ! Heureusement qu'elles sont de bonne qualité et que les deux autres tiers du film sont plus équilibrés à ce sujet parce que ça les rend encore plus artificielles. Je termine par mon petit mot habituel sur le doublage VF (désolé, pour l'animation ce n'est pas un crime), si les chansons perdent un peu de leur sens dans l'exercice, ça reste agréable à l'oreille. J'ai eu peur que Dany Boon en Olaf gâche un peu le tout car comme beaucoup de célébrités non spécialisées dans le doublage, on ne peut se sortir de la tête qu'il s'agit d'une célébrité doublant un personnage. Heureusement notre ch'ti détesté des cinéphiles y met beaucoup de coeur sans en faire trop, donc j'approuve.

Au final, Frozen va devenir un classique au même titre que le Roi Lion, Aladdin et les autres que nous connaissons tous. J'ignore s'il mérite ce statut, c'est sans doute un poil exagéré sachant que les précédents films n'ont pas à rougir de la comparaison, la sur-médiatisation est gonflante et il reste un conte de fée donc avec ses incontournables incohérences (pourquoi Elsa a ce pouvoir, pourquoi l'enfermer, pourquoi encore tuer les parents...) mais pour ceux qui arrivent à passer outre ces problèmes, Frozen reste un excellent métrage, à croire que Disney, comme certaines neiges, est éternel.