Une éducation masculine
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le 7 janv. 2016
4 j'aime
9
Seulement 5 critiques ? Alors je me charge de faire la 6ème. Je ne prétends pas faire l'unanimité sur ce film, mais je vais tout de même essayer d'apporter quelques précisions. Ça me semble utile pour comprendre l'histoire :
Il ne s'agit pas vraiment d'un biopic sur la reine. Mais ce n'est pas non plus une pseudo romance impossible entre 2 femmes. Le message délivré est beaucoup plus profond et la réflexion beaucoup plus poussée que ça dans le film. Vous allez voir, je vais y revenir...
... Pour revenir sur le titre de ma critique, ce film ne parle pas de la Reine Kristina en tant que personne, mais en tant que Souveraine de Suède. Ce qui nous montre quand même certains des mécanismes de la monarchie dans ce pays. Mais je ne vais pas trop m'attarder là dessus, n'étant pas trop informé sur la question !
A la place, je vais plutôt dire que ce film nous éclaire sur la place de la Suède dans l'Europe Continentale, au milieu du XVIème siècle. Le pays devient progressivement la puissance dominante d'Europe du Nord, en prenant le contrôle de la péninsule Scandinave et de la Finlande. Quelques années plus tard, ils vont battre la Pologne et s'assurer d'une domination maritime sur la région
Sous le court règne de Kristina, la Suède va s'affirmer comme un acteur majeur dans la guerre de Trente Ans (1618 - 1648). C'est d'ailleurs la Reine, qui est à l'origine des négociations de paix avec les Danois et du traité d'Osnabrück en 1648. Le pays s'assure du contrôle de plusieurs zones en Saxe, Westphalie et sur les rives de l'Oder (actuelle Allemagne)
Concernant la politique étrangère, on n'oublie pas les relations " d'ambassades ", notamment avec la France. Il y a aussi le Royaume - Uni et la Hollande qui sont évoqués rapidement, en parlant de la venue du philosophe Descartes en Suède. Ce dernier laissera sa vie pour son amitié envers la Reine Kristina
Enfin, je termine sur un paradoxe historique. En effet, la Reine Kristina déteste Luther mais ne se convertit pas encore au catholicisme. Alors que son pays reste fidèle aux idées protestantes, adoptées quelques années auparavant. Et à cette époque, avoir un Roi ou une Reine qui ne croit en aucun Dieu est une aberration (contrairement aux XIXème et XXème siècle)
Comme vous pouvez le constater, c'est tout de suite une histoire bien plus poussée qu'un truc du style : " On raconte juste la vie de la Reine Kristina ". Des fois, faut arrêter d'être de mauvaise foi et chercher à comprendre un peu plus loin, le sens profond de l'oeuvre. Ici, il est politique et historique. Ça ne fait aucunement office d'arguments inaliénables, mais moi j'ai trouvé ça d'excellente facture.
PS : Malin Buska est une putain d'actrice (pardonnez moi les mots). La scène où elle fait l'audience de sa mère, c'est exceptionnel. Dire que personne sur SC n'a jamais entendu parler d'elle...
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Créée
le 23 oct. 2017
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18 j'aime
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