Régis Wargnier fait son retour au cinéma après 10 ans d’absence, période durant laquelle il était occupé sur le front du débat public, notamment sur la crise climatique, l’écriture de livres. Avec La Réparation, il prend pour sujet… la disparition d’un proche, tirée d’une histoire aussi vraie que personnelle.
Si La Réparation est bien un film qui fleure bon la gastronomie, son sujet déborde largement des murs de la cuisine. Régis Wargnier signe son grand retour (une décennie après Le Temps des aveux) et renouvelle ses recettes formelles dans une fusion des genres – film de cuisine, romanesque aux allures de thriller – qui nous transporte de la Bretagne à Taïwan. Un menu initiatique alléchant sur la résilience, le pardon et l’omniprésence des absents.
Je suis le seigneur du relais château
Romanesque. Voici un mot, presque désuet dans le cinéma contemporain, qui peut qualifier chaque film de Régis Wargnier. Le réalisateur mosellan, biberonné aux mélodrames dès ses 10 ans et oscarisé pour Indochine en 1993, n’a jamais cessé de filmer l’envol des sentiments, en tous lieux et tous temps. Si La Réparation a un titre bien moins lyrique que les précédents projets du cinéaste, sonnant moins « Pars vite et reviens tard » et davantage « Va donc chez Speedy », il ne fait pourtant pas exception.
Dès la première séquence, Wargnier brouille la spatialité et la temporalité. Si vous attendez une introduction à la sauce The Bear, dans une cuisine rutilante lors d’un coup de feu intense, vous n’êtes pas à la bonne adresse. La scène d’introduction est en costumes du XIXe. Une jeune femme en robe de bal, l’air effrayé, s’enfuit dans les bois sous un mouvement de grue dévoilant en plongée sa course haletante. Il introduit le personnage principal, la jeune Clara, incarné par une Julia de Nunez (ex Brigitte Bardot dans la série éponyme) portant remarquablement le film. La photographie envoûtante de Renaud Chassaing (Goliath, L’Astronaute…) s’illustre également par ses douces lumières, ses couleurs tendrement pastel et la définition toujours spectaculaire de l’ARRI Alexa 35. C’est superbe, du début à la fin, d’Est en Ouest.
Critique complète de Raphaël à lire sur www.cineverse.fr