La Scandaleuse de Berlin par Dagoni

Pour son huitième film, Wilder nous concocte une comédie se passant dans le Berlin d'après guerre. Celle-ci se déroule, évidemment, majoritairement du côté Américain, mais Wilder n'oublie pas d'y faire une critique de l'armée occupante (marché noir, emballer des filles avec du chocolat). Filmer cette ville ravagée sous cet angle, à cette période, est tout à fait louable, malheureusement l'humour ne fonctionne pas vraiment. Les situations, les comiques de répétition, les gags, tout est trop forcé sans taper juste. Le triangle amoureux (entre une députée américaine, un soldat américain et une chanteuse de cabaret allemande), bien qu'il ne soit pas mauvais, reste trop banal et convenu, et n'est pas véritablement aidé par un déroulement quelque peu artificiel et superficiel. J'aurais voulu que Wilder s'attarde plus sur le personnage d'Erika, sur son ambiguïté et ce qu'elle représente vis-à-vis de l'Allemagne déchirée, ainsi que sur l'espoir mitigé d'après guerre perçu par les allemands. En faite la députée m'a un peu agacé à tout le temps se la ramener avec l’Amérique et l'Iowa (oui plan Marshall tout ça, mais c'était pas innocent non plus cocotte), surtout quand l'actrice a une tête à claque avec sa coupe affreuse et joue très mal (ou pas bien dirigée, je laisse le bénéfice du doute). Cette fin m'a un peu déçu, j'attendais quand même plus d'audace.
Bon j'ai l'impression de le descendre, mais mis à part le manque de maîtrise de Wilder (ouh je mérite le fouet pour écrire ça) concernant l'aspect comique, le film est sympathique.