Enfanter dans la douleur
L’avalanche de retournements scénaristiques finit par lasser, certes. Et le dénouement s’avère plutôt prévisible, d’accord. Pourtant, nous ne saurions nier la sincérité avec laquelle La Septième...
le 31 oct. 2019
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L’avalanche de retournements scénaristiques finit par lasser, certes. Et le dénouement s’avère plutôt prévisible, d’accord. Pourtant, nous ne saurions nier la sincérité avec laquelle La Septième Prophétie enchaîne les péripéties à la manière d’un roman de Dan Brown – en moins bien écrit – et relance sans cesse son suspense jusqu’à ce point de non-retour où il tombe dans le n’importe quoi dommageable. Le film nous dit quelque chose de l’influence qu’exercent sur un être fragile les sources de manipulation alentours, à commencer par les médias et leurs nouvelles désastreuses : guerres, épidémies, attentats etc. La télévision est la somme des maux terrestres, la femme enceinte leur réceptacle. Dès lors, le parcours d’Abby s’apparente à celui d’une initiation, en ce sens où de spectatrice passive d’un versant du monde qu’elle ne connaît pas, elle prend progressivement conscience des signes qui le composent, n’hésite pas à enfreindre les usages religieux – voir à ce titre la salutation du prêtre, hilarante – afin de désamorcer la malédiction qui la condamne, elle et son bébé.
Par plusieurs fois le film fait mal, pique l’aiguille d’une seringue dans le corps d’une femme enceinte, la fait tomber, la martèle de grêlons : le martyre de la mère aboutit au don de soi dans un acte de foi en l’humanité. Notons également une introduction bien troussée qui multiplie les plans étranges : un village désertique couvert par les glaces, des poissons par centaines s’échouant sur le rivage. Aidé par la partition musicale de Jack Nitzsche, le réalisateur réussit à créer une atmosphère d’Apocalypse à échelle individuelle, qui n’est due qu’à la perception d’une femme que personne ne veut croire, jusqu’au sacrifice ultime. Demi Moore la campe avec conviction. Si l’ésotérique frôle à de nombreuses reprises le ridicule prononcé, si l’entrelacs de deux temporalités ne fonctionne guère, La Septième Prophétie reste un divertissement honnête qui tente de proposer à son spectateur un récit haletant et neuf. Pari pas vraiment tenu, mais pari quand même.
Créée
le 31 oct. 2019
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