Le crépuscule du Japon féodal
Une bonne petite surprise que ce chambara qui n’en est pas un. La servante et le samouraï serait plutôt apparenté à un jidaigeki se déroulant dans la fin du Japon féodal où les valeurs de celui-ci sont remises en cause par une occidentalisation galopante du pays. Le film conserve davantage un côté intimiste plutôt que spectaculaire. En effet, on suivra ici la relation entre un samouraï perdu dans ce monde qui semble s’écrouler et une servante oppressée dont la vie est loin d’être rose à tous les instants. Le film met plutôt en avant ce côté destruction de l’ancien régime japonais et surtout met les sentiments humains sur un piédestal. Le personnage du samouraï est intéressant dans la manière où il est tiraillé entre son attirance pour une femme, son sens du devoir et sa fidélité. Yamada signe là un film de qualité avec une forme soignée, une photographie très agréable et une mise en scène réussie. Je n’ai pas été transcendé plus que ça mais le traitement du film mérite mon respect car c’est fait avec finesse et intelligence, dans la représentation d’un quotidien qui est très réussie notamment. De plus les interprètes sont bons et leurs personnages sont intéressants, et certaines séquences comme les retrouvailles entre l’élève et le maître, le duel au sabre ou une certaine scène de vengeance sont très appréciables. La servante et le samouraï s’avère être un beau film, plutôt dense. Et bourré d’humour avec justement ce regard ironique sur les valeurs japonaises d’antan, l’horrible système de castes. Le plus drôle restant de voir ces soldats tentant de s’occidentaliser et qui deviennent plus ridicules qu’effrayants. Le film ne m’a pas chamboulé plus que ça mais ça vaut vraiment le coup d’œil.