Film contemplatif et lent qui ne parvient pas à convaincre totalement. Sans doute parce que la portée métaphorique faisant référence à l'état d'insécurité et de guerre latente permanente du pays nous échappe un peu. Aussi parce que les liens entre les différents personnages qui se vouvoient ne semblent guère plus évidents, ce qui imprime au film un aspect intemporel, comme si s'exprimait là une ancienne aristocratie ruinée. Ce qui n'est pas le cas pour ces gens survivant au bord d'une lac dans une maison en cours de rénovation pour la venue hypothétique et sans cesse ajournée de touristes. Une situation de l'attente, où le danger couve hors cadre. Le retour du fils achève de précipiter les événements.
Recherche esthétique indéniable aidée par la magie du lieu mystérieux et angoissant, cadres extrêmement léchés et construits, tout ici contribue à créer le petit film calibré pour les festivals. On reste néanmoins sur sa faim car on reste sur les rives de cette histoire qui, à force d'ellipses et d'absence à peu près complète d'action, ne nous atteint jamais.