La Source
5.9
La Source

Film de Meryam Joobeur (2024)

Je n'écris jamais de critiques de films. Pour ne pas me lire écrire, ni m'écouter parler, en quelques minutes, d'une oeuvre qui a pris des années à nous être offerte, et qui mérite assurément beaucoup mieux.

C'est donc ma première. Ce sera sans doute ma dernière. Et elle sera courte (ou presque...)

Pourquoi écrire sur ce film alors ?

Parce que tout y est formidable ? Du scénario, à la photographie, à la mise en scène, au son, aux acteurs, qui permettent de retrouver certaines figures inoubliables et déjà fortement éprouvées d'Ashkal ou des Fantômes ?

Oui, mais pas seulement.

Parce qu'il le faut. Comme il m'a simplement fallu parler à certains de mes éphémères compagnons de séance. sortis de la salle juste avant moi, hagards, sonnés, hébétés.

Besoin que ça sorte.

Je n'ai vu que peu de films, au regard de tout ce que le cinéma offre et a pu offrir, et j'en verrai au bout de ma vie assez peu au total. Mais j'en suis sûr, La Source est un des plus beaux que j'ai jamais vus et que je ne verrai sans doute jamais. Un des plus terribles et durs aussi. Terriblement beau. Magnifiquement dur.

Un choc, un cri, un hurlement. Pour les femmes. Pour les hommes aussi.

A tel point que je ne sais pas si je dois conseiller aux gens que j'aime d'aller le voir, ou de ne surtout pas aller le voir.

A tel point que c'est peut-être le seul, parmi les films auxquels j'ai mis la note maximale (et c'est si peu pour celui-ci), que je ne suis pas sûr d'être capable de revoir, au contraire d'autres, qui sont comme des disques de chevet que je ne me lasse pas de réécouter.

Ou alors si, le revoir, quand même, un jour, le ressortir une seconde fois de sa pochette restée toute neuve, quand je sentirai que j'aurai de nouveau besoin d'une grande claque pour me réveiller, quand je me surprendrai à m'apitoyer sur mon propre sort bien dérisoire.

Nous n'étions pas nombreux dans la salle, aujourd'hui en cette fin d'après-midi de janvier au Diago de Montpellier. Une dizaine tout au plus. Trois quand la lumière s'est rallumée. Et j'ai applaudi, tout tremblant. Tout seul comme un con. Mais cela ne m'a pas empêché de le faire longtemps pour autant.

BearBear
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le 8 janv. 2025

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