La tombe de la chamane

Synopsis : Découverte en 1934 à Bad Dürrenberg, en Allemagne, une sépulture datant de près de neuf millénaires mobilise depuis 2019 une équipe pluridisciplinaire de chercheurs. Un passionnant éclairage sur le mode de vie des chasseurs-cueilleurs au mésolithique. En 1934, la découverte d’une sépulture de la période préhistorique dans un parc de Bad Dürrenberg, dans le Land de Saxe-Anhalt, permet opportunément à l’archéologue Friedrich-Karl Bicker et à l’anthropologue Gerhard Heberer d’accréditer les thèses nazies, qui présentent l’Allemagne comme le berceau de la race aryenne. Car l’occupant de la tombe, assurent-ils, est un "aryen originel". Dans les années 1950, un nouvel examen révèle pourtant qu'il s’agit en réalité du squelette d’une femme. Mais nul ne souhaite alors prolonger l’étude de ces vestiges dont les nazis ont entaché l’image. Il faut attendre 2019 pour que, à la faveur de nouveaux travaux prévus dans le parc, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs reprenne les investigations. Outre le squelette d’une femme et d’un nourrisson, la tombe de Bad Dürrenberg renferme un trésor : une cinquantaine de dents d’auroch, de sanglier et de cerf – percées pour la plupart –, divers outils en pierre et des lames en silex, ainsi que des bois de chevreuil, des fragments de carapace de tortue et des coquillages. Autant d’indices qui laissent à penser que cette femme, inhumée il y a près de 9 000 ans, jouait un rôle de premier plan… Femme énigmatique Qui était cette femme énigmatique, dont la mémoire a été célébrée plusieurs siècles après sa disparition ? À quoi ressemblait-elle physiquement ? Quelle place particulière occupait-elle au sein de sa communauté ? Quels étaient ses liens de parenté avec le jeune enfant inhumé à ses côtés ? Mobilisant les outils d’exploration les plus sophistiqués, l’équipe pluridisciplinaire de scientifiques (archéologues, paléogénéticien, préhistorien…) évalue les hypothèses au fur et à mesure des éléments exhumés du sous-sol du parc de Bad Dürrenberg. En contrepoint de leurs analyses, des scènes tournées en stop motion et en animation 3D reconstituent des épisodes de la vie de la défunte, vraisemblablement chamane et guérisseuse, comme tout semble l’indiquer, en même temps qu’elles livrent un aperçu du mode de vie des chasseurs-cueilleurs du mésolithique au cœur d’une forêt européenne.