A parcourir la formidable revue de presse de ce troisième opus herpien, on s’étonne pourtant du silence assourdissant du “Monde”, de “Libé” et des “Cahiers”… D’autant que ce film, radical et inventif, réalisé avec trois francs six sous et cependant créatif de bout en bout, révolutionne à la fois nos idées du cinéma expérimental et nos préjugés quant au théâtre filmé. Deux registres que le réalisateur mélange joyeusement, sans souci des dogmes et des étiquettes. On ne sait ce qu’il faut admirer le plus, des décors en trompe-l’œil astucieux, de la musique à la fois discrète et drôle, du “premier degré” assumé par tous les comédiens, qu’ils soient amateurs ou professionnels, et qui donne à leur interprétation la fraîcheur de l’enfance. L’enfance de la fiction : c’est ce que nous rend Noël Herpe, s’appuyant sur une pièce d’Alexandre Dumas injustement oubliée pour réinventer le cinéma. Un OVNI qui vaut le détour.