Mélanie (Déborah François) est une petite fille surdouée du piano qui échoue lors d'un concours lorsque la présidente du jury, Ariane (Catherine Frot), la distraie en acceptant de signer un autographe en pleine audition. Dès ce jour, Mélanie fait le serment de se venger de cette femme qui a gâché sa vie et se fait engager quelques années plus tard chez Ariane en tant que babysitter puis en tant que tourneuse de pages de la dite Ariane.

Il faut reconnaître qu'à la lecture du synopsis on est plutôt tenté tout par le thème tout en se demandant pourquoi la moyenne de ce film est aussi basse, la réponse vient dès les premières minutes du générique. On comprend que les acteurs n'y seront probablement pour rien, la distribution est plutôt bonne. Ce qui ne va pas dans ce film c'est qu'il traite son sujet sans aucune nuance, sans finesse, sans subtilité et rend l'histoire complètement prévisible et sans plus aucun intérêt. D'entrée, on nous impose une musique angoissante, pour que nous comprenions très vite où nous sommes. Mélanie apparaît vite comme une petite fille psychorigide et tête à claque qui pense que ça vie est terminée le jour de son échec au piano. Durant tout le reste du film Déborah François, belle comme tout, n'a de cesse de faire de vilains gros yeux, signifiant au spectateur que non vraiment, elle n'est pas contente et entend bien se venger de cette méchante dame. Son stratagème: rendre Ariane amoureuse et dépendante d'elle. Tout les événements ne sont que suggérés, on imagine pour nous ménager des surprises, mais tout est tellement trop suggéré que ces surprises tombent vite à plat.

Je passerai sur le côté tape-à-l'oeil de l'histoire que l'on retrouve dans le début de relation lesbienne que Mélanie provoque avec Ariane, on s'embrasse un peu, on se tient la main sans plus. On en vient même à se dire qu'on va bien trouver le moyen de les faire coucher ensemble. On imagine même un moment qu'Ariane va rejoindre Mélanie dans une cabine d'essayage tant elle est captivée quand cette dernière se déshabille pour y essayer une robe de concert.

La fin est grotesque, Ariane qui deux minutes avant semblait consciente que jamais son époux ne devait découvrir son amour pour Mélanie, en vient à déclarer cet amour sur le papier. Papier qui finira par tomber entre les mains de son époux, ça pour une surprise.

Une chose toute bête aurait pu rendre le film beaucoup plus intéressant, ne nous apprendre qu'à la fin la raison de la vengeance. Cela aurait ménagé un certain suspens et lui aurait permis de devenir un véritable thriller psychologique. On a ici le même effet que tous ces films qui dévoilent d'entrée l'identité du criminel et perdent une grande partie de leur intérêt. Restent un sentiment de déception et de gâchis.
Jambalaya
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le 7 déc. 2012

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