La fille qui saute littéralement dans le temps !

Je continue a découvrir petit à petit les films de Mamoru Hosoda. A la base on devait mater Summer Wars mais ayant fait "oh, ça fait pas trop Noël" on s'est rabattu sur La Traversée du Temps mais bon, celui-ci se déroule aussi dans un été assez marqué donc on est pas plus avancé.

Alors, que dire sur le film sinon qu'il est très chouette : si on vous dit "c'est une lycéenne qui voyage dans le temps" c'est à peut-près le canevas qui va vous venir en tête : au début elle va faire des conneries avec le voyage dans le temps, mais elle va s'apercevoir soit qu'elle a causé de la merde soit que cela implique de la responsabilité. Effectivement. A cela vous pouvez ajouter une intrigue autour des déboires habituels des lycéens (romance, triangle amoureux, harcélement scolaire japonais, etc...)

Mais le film est fun parce que son héroïne l'est : Makoto est drole, insouciante, elle profite de son pouvoir pour refaire des repas, tricher aux exams et s'enfiler dix heures de soirées karaoké avec un côté impertinant juste assez bien dosé pour être attachant. J'adore son rire. Idem pour le triangle amoureux qui n'est jamais gonflant alors qu'il aurait largement pu l'être : elle traine avec ses deux meilleurs potes, l'un trop sage, l'autre plus rebelle, et fait du baseball avec eux le soir.

Comme le dit sa tante "elle ne pensait même pas qu'elle finirait par sortir avec l'un ou l'autre." Et du coup dès que la romance finit par s'en mêler, elle a tendance à fuir parce qu'elle préférait la période du status quo, ce qui est assez humain. Et au final, si ça va amener le noeud du problème c'est amené plus par accident en voulant "bien faire" et jamais de façon lourde.

Une autre bonne idée est d'avoir inclus en tant que confidente, sa tante, qui la croit sur parole et qui est conservatrice dans un musée. Ce qui permet d'avoir des scènes intéressantes et visuellement belle se déroulant dans ce cadre (on voit, par exemple, la restauration d'un tableau.) Apparemment j'ai appris que celle-ci était elle-même l'héroïne du roman duquel le film était censé être l'adaptation, ce qui ne nuit aucunement en la compréhension. (A vrai dire je l'ai appris en faisant des recherches.)

Niveau animation, on sent qu'Hosoda et que le studio Madhouse était sur se premiers fait d'armes, mais qu'ils se sont fait plaisir : l'animation des personnages lors des scènes de baseball et lors de certains détails (Makoto qui se roule deux secondes sur son lit avant de se lever) est hyper travaillée. Idem pour toutes les scènes de saut et de moment où elle finit par faire des roulés-boulés, ainsi que pour une scène où elle pleure... comme une gamine, avec la morve qui sort, les cris et tout ce qui la rend inélégante. Ce petit doigt d'honneur envers les productions dans lesquelles les filles pousse des jolis petites larmes était bien vue.

Et puis merde, le film date de 2006. C'était une époque où ça restait encore dur de sortir des animés comme celui-ci quand il y avait pas un gros logo "Studio Ghibli" dessus. Il fallait donc pas mal de cran pour Hosoda, réalisateur jusqu'ici de films Digimon ou One Piece, pour sortir ce projet et ça a bien fonctionné pour lui, même si je le trouve "un poil" en deçà des autres films de lui que j'ai vu.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Pourquoi pas, plus à des pré-ados quand même.
Possibilité de remake/suite : Du coup, je suis super curieux de lire le roman original dans lequel la tante de Makoto voyage dans le temps.
Le détail qui m'agace : où est-ce que Chiaki vit réellement au juste ?

Suis-je le seul ? A m'imaginer que Chiaki a un kif pour les grand mères.