Tragédie pour une chanteuse.
Précarité sur laquelle s'ajoute une grossesse puis une déviance addictive au jeu, au poker, un monde hermétique, très masculin et compétitif.
Un compagnon intégré et qui gagne bien sa vie.
J'ai vu ce film après "D'amour et d'eau fraîche". Il y a un rapport entre ces deux trajectoires, au delà des similarités.
Sauf que "La tueuse" a du combustible par rapport à son alter-ego. Un portrait durable et complet de l'addiction, de ses facteurs et de ses conséquences.
Le film entier est une partie de poker où on ne se croit jamais dans la merde, on y est, on y reste et on fait avec pour gagner. Les victoires sur l'existence de Mathilde sont des fulgurances, des extrasystoles avant la crise cardiaque... Et personne pour être écoutée, personne pour être aidé, culpabilité, culpabilité pour Mathilde. Elle a l'air si malheureuse quand elle joue.
Quand tu perds, tu es en permanence sur l'échafaud
Tant qu'elle répare, elle peut continuer.
Quand tu gagnes, l'échafaud est juste en panne.
Peu de choses sont laissés au hasard dans ce film. Mais (car il y a un mais) je pense que ceux qui ont essuyé une addiction au jeu ne feront pas le même constat victorieux.
On regrettera aussi le ton sobre dans la victoire : j'aurais voulu savoir ce qu'elle ressent quand elle gagne (ou plutôt quand elle recule l'échéance de la perte, du cas de conscience autrement dit).