Un objet cinématographique rare

Le plus grand mérite de La vie des bêtes est sans aucun doute le thème qu'il aborde, encore bien trop peu présent dans le paysage cinématographique français.
Il faut avoir bien du courage et de la conviction pour faire un film sur la cause animale, parce que la plupart du temps, les quelques fictions consacrées aux atrocités de la maltraitance animale, attirent bien peu d'audience. On préfère fermer les yeux et se boucher les oreilles pour continuer à vivre normalement.
Alors non, on ne voit pas un film sur la cause animale en mangeant du pop-corn, on sait tous à quel point le sujet est sensible et clivant, et la vie des bêtes ne fait pas exception à la règle.

Pour autant, ce film est bien plus supportable que n'importe quel film d'investigation de L214. Sur un scénario au fond très simple d'activistes animalistes, le propos se focalise davantage sur la mentalité des militants radicaux ou un peu moins radicaux. La vie des bêtes est donc une initiation en douceur, sans réelle violence visuelle, à la cause animale vue de l'intérieur. Ca se laisse regarder facilement, avec un jeu d'acteurs réaliste qui tient plutôt bien la barque.
Jonathan Zaccaï campe un flic un peu sombre qui doit enquêter sur certaines actions de ce milieu, tout en ayant une relation un peu maladroite avec une véto également engagée pour la cause animale.

Le scénario n'est pas transcendant, et on pourra lui reprocher un certain manque d'audace également. Comme si on avait peur de choquer le spectateur en abordant les idées-forces de cette idéologie, qui se résume ici à : la violence contre les animaux encourage la violence contre les hommes. C'est vrai mais c'est un peu court.

Quoiqu'il en soit on ne va pas bouder notre satisfaction. De vraies fiction sur la cause animale, ça n'existait pas encore au 20e siècle. Alors il vaut mieux voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Dont acte.