La Vie future par Eric31

La Vie future ou Les Mondes futurs (Things to Come (Choses à venir), est une fable humaniste de science fiction britannique réalisé (en 1935) par William Cameron Menzies, écrit par Herbert George Wells (d’après son propre roman " The shape of things to come " publié en 1933) produit par Alexander Korda sur une musique symphonique composée par Arthur Bliss, une très belle photographie de Georges Périnal (qui a notamment travaillé avec Jean Grémillon, René Clair, Jean Cocteau, Michael Powell, Charlie Chaplin et Otto Preminger) et des effets spéciaux créés par Ned Mann assisté de Jack Cardiff (pour les effets visuels) et Peter Ellenshaw (pour le Matte Painting)... Une superproduction rétro-futurisme qui met en scéne une petit ville nommé Everytown ravagé par une guerre interminable qui va traversé plusieurs décennies (de 1940 ou une guerre globale est déclenchée... à l'an 2035, la veille du premier voyage de l'homme sur la Lune)... Tout commence comme un film de propagande sur des élans patriotiques avant de se terminé par un carnage... celui d'une ville totalement détruite et celle d'une population décimé par les bombes et par la maladie... s'en suit un monde despotique gouverné par un dictateur (joué par l'excellent Ralph Richardson) et sa Messaline (jouée par Margueretta Scott) jusqu'au jour ou un homme du passé qui se nomme Cabal (joué par Raymond Massey) qui vient parler d'un monde futuriste et humaniste... ou tous les hommes seront égaux (enfin presque) lesquels vont vivre dans des villes souterraines. en parfaite harmonie jusqu’à la construction d'un canon spatial électro-nucléaire qui doit envoyer le premier homme (et une femme) dans Lune... Souvent cité comme une des œuvres majeures du cinéma de science fiction d'avant guerre, Things to come est une œuvre parfois inégale mais néanmoins majeure et un film culte pour les amateurs de rétro-futurisme... qui a malheureusement était amputé d'un quart d'heure... ou la partie la plus prophétique et la plus visionnaire est le début du film ou on assiste au bombardement des civils dans la ville d' Everytown (la ville de tous) qui est un calque très transparent du Londres du milieu du XX° siècle... Je rappelle que le livre a été écrit en 1933 et le film, réalisé en 1935... Ce qui représente le Blitz de Londres par la Luftwaffe décrit avec une étonnante précision, cinq ans avant les faits. H.G. Wells , qui avant la guerre de 14 avait justement prédit l'avènement des chars d'assaut (Les cuirassés de Terre) et le rôle de l'aviation a pu être influencé par les prophéties des stratèges militaires comme Giulio Douhet (un militaire italien, théoricien de la guerre aérienne) et les prédictions pessimistes de l'homme d' État Stanley Baldwin (Un membre du parti conservateur qui fut Chancelier de l’Échiquier en 1922, puis Premier ministre de mai 1923 à 1937 par intermittence), pour qui "les bombardiers passeront quoiqu'il arrive"... Quant au rebond de la civilisation après l'obscurantisme d'un nouveau Moyen-Âge... Il est parfois accompagné de tirades philosophiques et moralisatrices qui alourdissent le dialogue, mais les décors (créés par Vincent Korda (le frère d'Alexander) sont somptueux dans un style Art-Déco gothique flamboyant... Et le voyage spatial (thème favori des livres et des films d'anticipation de l'avant guerre), notamment en Allemagne avec les clubs d'enthousiastes des fusées et le film de Fritz Lang Une femme dans la lune est ici partiellement remis en question, le peuple de la cité reconstruite s'insurge devant la vanité de l'entreprise et veut détruire le lanceur spatial (Ici un canon spatial électro-nucléaire et non une fusée)...
Enfin bref, cette superproduction retro-futuriste qui devait être la réponse Britannique au Metropolis de Fritz Lang... est un précieux document pour les véritables amateur de la science fiction.