L'art vortex
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le 10 mars 2021
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L’expérience Sombre avait déjà été un peu particulière et annonçait la couleur d’un cinéma sensitif qui se préoccupe peu de ce qu’il raconte mais La vie nouvelle est encore un niveau d'abstraction au dessus. Grandrieux est à mon sens un plasticien avant d’être un cinéaste, on ressent ici une réelle force de proposition, une envie d’expérimenter par l’image et le son. C’est d’ailleurs tout le boulot réalisé par l'artiste sur l’ambiance sonore qui constitue l’intérêt majeur du film. Je parle d’intérêt, et je plaque 3, de quoi froncer les sourcils et se demander si je choisis bien mes mots. Et bien, pour être honnête, si je laissais mon clavier saisir ces quelques phrases sans essayer de me raisonner, je serais certainement beaucoup plus radical.
De La vie nouvelle, j’ai tout rejeté ou presque. Son absence total de liant narratif m’a passablement agacé, d’autant plus qu’il est remplacé par une seule intention : choquer, provoquer la réaction d’un spectateur perdu, qui cherche à donner sens aux séquences qui le mettent mal à l’aise et qui s’enchaînent sans aucune cohérence. Grandrieux filme les corps au plus près, les malmène, les fait crier, les fait pleurer, les fait copuler grossièrement, les fait se frapper, tout cela sans aucun objectif, sans finalité. A cela, il faut ajouter cette constante recherche graphique, en roue libre totale, qui aboutit à un passage complet filmé en infrarouge qui ne sert strictement à rien sinon montrer que la technique peut faire illusion quand on ne sait pas quoi filmer.
Pour parfaire son œuvre, Grandrieux s’amuse à plaquer quelques dialogues ici et là, tantôt baragouinés dans un anglais incompréhensible, autrefois dans un dialecte insaisissable dont les sonorités sembles être des pays de l’est (ben ouais, il est question de prostitution, allons-y à fond dans le stéréotype) ou encore en français, histoire qu’on puisse ronger l’os qu’on nous tend en imaginant nous même un contexte, même s’il n’y a plus de moelle en son centre et qu'il est vain de cogiter.
J’imagine qu’il y a un sens à toute cette torture visuelle (la séance a vraiment été pénible), mais je ne l’ai pas trouvé. Nul doute que certains y trouveront leur compte, je me suis, pour ma part, remémoré les pires expositions d’art contemporain auxquelles j’ai assistées. Pour moi, La vie nouvelle est une performance visuelle avant d’être un film, et pour le coup, j’en cherche encore la note d’intention (il y avait peut être un manuel de 20 pages à l'entrée des salles ?). Mais après avoir passé 1h42 à compter les secondes, je n’ai plus l’énergie suffisante pour cogiter davantage, d'autant plus que la forme, péniblement accouchée (le flou et le style shacky cam, ça va deux secondes pour dissimuler ce qui dérange...), ne m'y pousse pas non plus.
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Créée
le 9 oct. 2014
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