Ad nauseam
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Par
le 13 août 2010
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Quand le chaos du verbe rencontre la frénésie urbaine. La Vierge des tueurs met en scène un écrivain insupportable du nom de Fernando Vallejo, incapable de se taire et piètrement interprété par German Jaramillo. Sa lassitude existentielle se voit contrebalancée par la passion dont il s’éprend pour un bel éphèbe, ange extrait des enfers terrestres et condamné, malgré les présents, à y retourner. La grande force du film tient ainsi dans l’entrelacs de l’intime et du public, des sentiments amoureux et de la violence quotidienne, offrant ainsi une peinture à la fois réaliste – aidée en cela par la caméra numérique – et romanesque de la (sur)vie à Medellín, terre de contrastes. Cohabitent ainsi un quinquagénaire revenu pour mourir et un jeune homme qui semble tout connaître et en même temps tout ignorer de l’existence, cohabitent une fervente piété et une barbarie endémique dans cette ville au visage bigarrée, meurtrie par les disparités et la précarité. Barbet Schroeder aborde le bruit qu’occasionne comme des preuves de vie, plonge son protagoniste principal dans un profond tourment lorsque, la nuit, il n’entend rien, seulement les ronronnements incessants de sa conscience. Une radio crache des sons hideux, les taxis font hurler des chansons populaires, Maria Callas produit chez son jeune auditeur une impression d’étouffement, d’agonie. Le bruit empêche de penser, conduit les êtres à agir de façon instinctive, en deçà de toute civilisation. Œuvre épuisante, La Vierge des tueurs dissémine çà et là des parcelles d’onirisme qui colorent le métrage de tonalités rugueuses, vaporeuses, instables, comme des jets de sang sur les murs ou le sol. Seul bémol néanmoins majeur, la prestation de German Jaramillo nuit aux intentions du cinéaste, puisqu’elle martèle un jugement critique aussi détestable que malvenu, conférant à l’ensemble des relents de mépris et un nombrilisme sentencieux dommageables.
Créée
le 11 août 2019
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