La villeggiatura par Freddy Klein

Je me souviens d'une scène récurrente de ce film qui se déroule en 1930 : Franco Rossini, le professeur d'histoire qui retrouve ses compagnons d'infortune au bord de la mer dans une caverne à l'abri des regards. Ses compagnons lui ont demandé de leur donner des cours d'histoire afin de mieux comprendre ce qui se passe dans cette Italie qui a vu Mussolini prendre le pouvoir et cette Europe qui voit naître les ligues extrémistes un peu partout.

Ces hommes, syndicalistes, socialistes et communistes, ou simplement ayant refusé de prêter un serment d'allégeance au fascisme ont été exilés sur un îlot isolé au sud de la Sardaigne. Cette relégation sur une île cernée par l'eau allège d'autant les contraintes d'une surveillance et permet aux gardes-chiourme de se consacrer à temps plein à briser les volontés.

« Nous devons empêcher ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans » avait dit le procureur fasciste dans son réquisitoire contre Antonio Gramsci, militant et écrivain communiste, qui fut condamné à vingt ans de réclusion pour conspiration et incitation à la guerre civile en 1928.

Le parallèle entre les vies et les destins du personnage fictif Franco Rossini et Antonio Gramsci s'impose d'emblée. Ce premier film pour le cinéma de Marco Leto est introuvable en DVD et n'a, à ma connaissance, jamais été diffusé à la télévision en France. Je ne l'ai par conséquent, à mon grand regret, jamais revu.