Huit ans avant L'été du Démon, Nomura réalise Kago no Kuruma (L'ombre de la voiture), également adapté, comme la majorité de ses films, d'un roman de Seicho Matsumoto, il est en quelque sorte le négatif de ce grand thriller à venir.


Que ce soit sur la mise en place, la mise en scène et même certaines scènes clefs, on peut faire énormément de parallèles entre les deux films. Là où celui-ci est très habile c'est que durant une bonne partie du récit on pense que le drame concernera l'épouse, que d'une manière ou d'une autre cette situation amènera la mort de l'un des trois angles de ce triangle amoureux.


Mais il n'en est rien, et ce faux polar, plutôt que de nous présenter une enquête, nous fera découvrir petit à petit, par des flash-back au filtres étranges, le passé que ce salaryman garde enfoui, et qui lui fait pressentir le sort funeste que pourrait lui réserver le fils de la femme qu'il aime.


Comme toujours Nomura nous offre une utilisation naturaliste du scope qui sublime absolument tout ce qui entre dans un cadre qu'il sait parfaitement structurer. Tout ce qui fera les qualités des deux immenses films que Wild Side a daigné éditer par chez nous (Bordel bougez vous ! C'est un grand cinéaste, on en veut plus ! Idem pour les romans de Matsumoto !) est déjà là, pas encore aussi maîtrisé, ça tâtonne quelque peu par moment, mais ça reste un régal.

ZayeBandini

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