Ce premier long-métrage est un film choral, où l’on parle plusieurs langues couramment usitées à Locarno (italien, français et allemand) ; c’est aussi un film de voyage, où les personnages se déplacent de gare en gare, entre Genève, Naples et Düsseldorf. Choffat prend un réel plaisir à filmer ces lieux de transit que sont les hôtels, les wagons, ou encore les zones industrielles, et l’atmosphère sent bon les années 2000, quand on pouvait fumer n’importe où et que l’on prenait des photos avec des appareils jetables. On se laisse facilement happer par ces intrigues légères et touchantes, et à force de voir tous ces trains on se prend à penser que le film pourrait constituer une belle illustration de ce que Truffaut disait du cinéma dans La Nuit Américaine :
"Les films avancent comme des trains, tu comprends, comme des trains dans la nuit (…) les choses s’accrochent … comme des wagons, l’histoire avance sur ses rails, le public-voyageur ne quitte pas le train, il se laisse véhiculer du point de départ au terminus et il traverse des paysages qui sont des émotions."