Comment ne pas être dérangé par ce film qui fait ressentir l’horreur de la Shoah sans jamais la montrer. Le procédé cinématographique utilisé par Jonhathan Glazer au cours de la Zone d’Intérêt est d’une grande habileté. Le film rappelle au spectateur l’importance cruciale du son dans le septième art qui ici permet presque à lui seul de déceler l’enjeu de l’intrigue.
Les plans sont fixes et larges, les personnages sont filmés de biais, afin d’éviter au spectateur de ressentir quelconque empathie. Ils sont pourtant bien humains. Ils déroulent une petite vie normale dans un « Paradies » et ne sont qu’obnubilés par leur réussite professionnelle (Rudolf) ou leur bonheur personnel (Hedwig). Une banalité humaine qui côtoie la plus grande absence d’humanité. Là est tout le paradoxe.
Avec la Zone d’Intérêt, Jonathan Glazer réussit le pari d’évoquer la Shoah sous un angle nouveau, sans oblitérer son caractère horrifique. Bravo!