Mon avis est celui d'un novice du cinéma, je n'y vais que de temps en temps et suis assez peu sensible et expérimenté en ce qui concerne les différents choix de réalisation ou d'image.
Pour autant, je demeure capable d'apprécier un film et l'histoire qu'il nous livre et c'est ce que je fais ici.
Je me suis rendu face à l'écran de Zone of Interest en ayant lu que quelques lignes du synopsis, un peu au hasard. Je savais que je verrai alors l'histoire d'une famille allemande durant le régime nazi vivant à la lisière d'un camp de concentration. Là-dessus, je n'ai rien à dire, c'est l'histoire qui nous est présenté, répétitive et longue, nous découvrons bel et bien le contraste entre cette famille, dont le père dirige le camp d'Auschwitz, qui mène une vie heureuse et sans manque, en contraste total avec ce que l'on devine derrière le mur du camp, dont nous n'entendons que les cris et l'angoisse.
Cependant, même si l'on comprend cette idée d'opposition qui souligne l'atrocité des camps et du régime nazi, ce film ne me laisse quasiment que des mauvais souvenirs. Oui, le point de vue d'une famille allemande diffère du récit habituel, plus brut, de l'horreur des camps. L'histoire semble pour autant vue et revue, les choix de réalisations ne me parle absolument pas, un long plan noir au début, des scènes de vie à rallonge qui semble ne servir aucune trame de fond, des scènes de nuit en négatif à la limite de l'incompréhensible, au point où l'on se demande ce qu'elles font là. Je n'ai pas pu m'empêcher un rictus quand, au milieu de scènes déjà interminables, on nous présente des gros plans sur les fleurs du jardins suivis d'un fondu au rouge. Juste avant la fin, lors d'une transition assez inexplicable, nous quittons le récit ancien pour quelques scènes contemporaines du personnel du musée du camp d'Auschwitz qui entretient et nettoie ce lieu de mémoire.
Finalement, je ne peux pas dire que j'ai passé un bon moment, parfois à la limite de l'assoupissement. J'ai eu l'impression d'assister à des scènes de vies quasi aléatoires, sans vraiment d'histoire et ponctuées de plans inexplicables et incompréhensibles. On a la sensation qu'on cherche à faire grimper une angoisse de manière très artificielle, en devant sortir du récit, ce qui, pour moi, ne fonctionne pas et finit par rassembler à ce que l'on appelle couramment de "la masturbation intellectuelle", enfin, ce qui plaît peut-être à Cannes. La forme du documentaire aurait, à mon avis, pu correspondre bien mieux au rendu de ce film qui ne nous apprend finalement pas grand chose.
PS : Si vous en avez l'occasion, visitez le camp d'Auschwitz, vous ressentirez l'horreur et en apprendrez bien plus qu'en regardant ce film.