Un film à part… on entre d’entrée dans le vif du sujet, avec une après midi bucolique, bonheur d’une famille qui rentre pourtant chez elle, au pied de l’horreur absolue, que nous connaissons et dont entendons des choses, et voyons de la fumée et nul besoin de plus…
Attention ma critique comporte des spoilers…
A partir de là le film a tout son concept, glacial et qui peut déranger, mais cinématographiquement l’encéphalogramme reste étonnamment plat… c’est un quasi documentaire familial sans voix off.
Tout est suggéré (la mère qui s’en va ne supportant pas l’horreur, les enfants qui par habitude reproduise le concept de garde et prisonniers…) avec peu de scènes et ce qui finit par frapper c’est les non-dits qui dominent le film, l’horreur d’Auschwitz connue de tous n’est jamais évoquée en famille et la maison se veut un havre de paix à l’horreur refoulée.
C’est sans compter sur le corps qui parle pour le gradé à la fin du film, là encore c’est au spectateur de faire cet effort…
Le personnage de Sandra Hüller est d’une froideur atroce..
J’aurais aimé que les choses soit plus explicites, que la réflexion pointe de manière plus évidente, au lieu d’un exercice de style surligné par des ponctuations étranges.
La seule véritable humanité du film c’est cette fille qui sème des pommes pour les prisonniers dans un grain stylisé à la magie nocturne.
J’ai aimé la fin du film qui nous place plus directement en face de l’autre réalité non montrée du film…
Un film qui continue de nous faire réfléchir à ce qu’on a vu bien après la séance…