Nous voilà donc face à une exploitation plutôt sympatoche du personnage des nouvelles de Fubayashi, à ne surtout pas comparer avec la version de 1935, évidemment, mais néanmoins assez proche dans la caractérisation du personnage principal, grande gueule au grand cœur, le vagin en plus.
Et les couilles aussi.
Enfin… je me comprends.
Bon, Lady Sazen c’est une narration brouillonne malgré une trame simpliste ; je ne vous le cache pas. C’est court, ça vole pas bien haut même si ça tient la route, on est bien entendu loin des considérations sociétales et de la poésie formelle de la version de Yamanaka, c’est un peu décevant niveau sabre, mais il n’en demeure pas moins qu’un indéniable capital sympathie sauve le tout de la noyade, et c’est tant mieux parce que nager la brasse avec un seul bras…
Effectivement, on oublie les relations inter personnages empruntes de tendresse inavouée, et la farce humaniste peut se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’au coude (spéciale dédicace à l’héroïne manchote borgne), mais on prend tout de même plaisir à suivre une Lady Sazen pleine de gouaille et de vivacité, au grand cœur et à la répartie tranchante.
On retrouve un Yasu moins choupi et pas mal de potiches (et de postiches aussi) mais faire jouer le méchant de l’histoire par un sosie de Telly Savalas ça rattrape tout, ajoutez y quelques seconds rôles à tronches de cake et emballez le tout dans un fourre tout vivant, coloré, et trop court pour piquer du nez, et vous aurez une idée de la chose.
Yasuda signe un objet clairement ciblé et semble l’assumer, ce qui évite une lourdeur pseudo dramatique chambarassante, et c’est tant mieux. Un doux parfum de légèreté flotte sur le film, porté par une musique aux accents délicieusement sixties, véhiculé par des acteurs qui semblent avoir compris qu’il ne faut pas se rendre borgne pour rendre un autre aveugle et assument leur amusement.
Dommage que les rixes se révèlent en deçà, témoignant des limites d’une réalisation manquant un peu d’audace. Dommage aussi qu’une narration un peu foutraque et quelques personnages peu épais participent à ne pas faire de Lady Sazen le film qu’il aurait pu être.
Reste à voir ce que Gosha a fait du concept.