"Lamborghini : L'Homme Derrière la Légende" tente de raconter la vie de Ferruccio Lamborghini, le fondateur de l'emblématique marque automobile italienne. L’idée semble tellement sensée et la marque tellement connue que l’on se demande pourquoi ça n’a pas été fait avant. Seulement voilà, le film s'avère être une narration stéréotypée qui ne rend aucunement justice à l'homme d'affaires visionnaire.
Ce biopic (réalisé par Bobby Moresco d’après son propre scénario et basé sur la bio officielle écrite par le fils Lamborghini), suit un schéma bien trop classique et manque cruellement de nuance pour pouvoir tenir sur la longueur.
Le ton est donné d’emblée dans une scène d’ouverture où un Lamborghini vieillissant (incarné par Frank Grillo) rêve une course contre Enzo Ferrari (Gabriel Byrne). Une métaphore de sa quête pour dominer l'industrie et dépasser le demi-Dieu Ferrari certes, mais une métaphore aux gros sabots dans laquelle s’enlise le récit.
Au-delà des problèmes narratifs, le film manque d'intrigue réelle, Lamborghini n'étant pas un personnage assez controversé ou complexe pour une biographie captivante. Le drame s'essouffle dans les rivalités amoureuses et les angoisses personnelles de Ferruccio, ne rendant pas justice à l'histoire inspirante d'un homme parti de rien pour créer un empire.
A cela s’ajoute une réalisation anonyme et à l’avenant qui peine à se débrouiller avec son budget trop serré comparé à ses ambitions, ainsi que d’un casting pour le moins… moyen. A ce titre, Frank Grillo est clairement le plus gros miscast du film. C’est d’autant plus frustrant lorsqu’on sait qu’à l’origine, Lamborghini et Ferrari devaient être interprétés par Antonio Banderas et Alec Baldwin respectivement sous la direction de Michael Radford.
Evidemment, il faut reconnaître au film ses moments positifs, notamment toute la partie italienne et son casting authentique des premières années de Lamborghini. Une section tellement chiadée et vibrante d’authenticité que l’on croirait venue d’un autre film. Toutefois, malgré ses intentions louables, le long métrage manque de l'éclat et du savoir-faire nécessaires pour véritablement honorer l'héritage de Ferruccio Lamborghini.