Deux films, au cours de ces dernières années, ont évoqué à leur manière les relations toxiques au sein d’un couple et les violences conjugales. D’une part, Jusqu’à la garde, avec Léa Drucker et Denis Ménochet (assez terrifiant) et également Invisible Man, en 2020, avec une Elisabeth Moss bouleversante dans le rôle la femme harcelée.

Ici, Valerie Donzelli adapte le roman d’Éric Reinhardt, paru chez Gallimard en 2014, dans un film qui raconte, comment un homme charmant va, petit à petit, se transformer en monstre de perversité.


C’est homme, c’est Grégoire Lamoureux (Melvil Poupaud) qui, le temps d’une soirée, va séduire la frêle Blanche Renard (Virginie Efira). Après une idylle et un bonheur total sur la côte normande, le couple quitte la région et la famille pour aller s’installer à Metz. Démarre alors une nouvelle vie dans laquelle la relation amoureuse va peu à peu se ternir, laissant place à la jalousie, la suspicion et la toxicité masculine.


Dans cette nouvelle réalisation, Valérie Donzelli propose un film en deux parties. D’abord une première, radieuse, solaire, filmée en Super 16, avec des couleurs saturées et un grain vintage, puis une seconde plus sombre, filmé en numérique, laissant place au drame, au thriller, dans laquelle la femme devient la proie de l’homme… ou comment un amour fou on va se transformer en une dictature psychologique imposée par un pervers narcissique remarquablement interprété par Melvil Poupaud. Virginie Efira, quant à elle, incarne à merveille le rôle de cette femme qui va se laisser trop longtemps berner par le jeu sadique de son mari et qui, après une escapade romantique et ressourçante, en forêt, va décider de dire stop.


Avec ce film remarquablement mis en scène, avec un soin tout particulier accordé au décor, et principalement cette maison à l’architecture très "années 70 / 80", encore dans son jus, filmée comme un lieu de claustration pour cette femme terrorisée par son mari, qui va s’effondrer pour mieux se relever ensuite.


L’amour et les forêts est un film fort, un drame étouffant, visuellement très réussi avec une Virginie Efira encore une fois sublime. Dommage d’ailleurs que le film ne concourait en compétition, car elle aurait pu sans doute pu recevoir le Prix de la meilleure actrice.


https://www.hop-blog.fr/lamour-et-les-forets-portrait-de-femme-sous-emprise/


BenoitRichard
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le 27 mai 2023

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Ben Ric

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