Mémoire ou amnésie générale

Le contexte a lieu dans la fin des années 90 où l'on assiste à la découverte de nombreuses fausses communes dans les forêts de Slovénie.

Et alors, le film se penche sur un sujet encore très tabou et controversé en Slovénie : les exécutions d’après-guerre des collaborateurs nazis (soutenus par l’Église catholique). Ces exécutions sauvages et extrajudiciaires des traîtres en Slovénie sont liées à la longue présence du régime communiste. L’histoire de cette liquidation des collaborateurs durant l’après guerre revient sans cesse dans la conscience européenne et dans ce cas précis, dans celle de la Slovénie. Ces non-dits traumatisants qui avaient initialement pour but d'être rangés définitivement dans les archives de l’histoire, de les enterer au plus profond de la conscience collective, c'est ce dont le film veut traiter, une inexorable chasse aux crimes perpétués.

Nous avons l'opposition de deux générations avec un fantôme soviétique qui ne semble pas vouloir effacer son ombre tout au long du film. Et c'est justement cette nouvelle génération qui est questionnée avec l'interrogation, que faire du passé ? Le personnage principal incarne cette indifférence voire méconnaissance totale de cette partie de l'Histoire qui le dépasse totalement mais finit par le rattraper tant bien que mal. Mélangé dans une trame d'un thriller très happant, le film continue une chasse haletante sur le crime de guerre et l'héritage encore lourd d'une mémoire slovène qui cherche ses responsables, mais qui ne les trouve pas.

Un sans faute, qui constitue une excellente manière de traiter un sujet encore méconnu du public occidental d'une façon tout à fait slovène, c'est à dire avec humour noir.