"Trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir"
L'histoire du livre de Hunter S. Thompson, paru en 1972 colle parfaitement à la folie qu'implante Terry Gilliam à ses films. Celle-ci prend place à la fin de la guerre du Vietnam, la fin du rêve utopique américain en quelque sorte, pour faire place au cynisme, à la désinvolture courante et tout ce qui va avec. Les deux acteurs principaux, Johnny Depp/Benicio Del Toro, interprètent respectivement les personnages du journaliste Raoul Duke à la démarche canard tordante et Dr. Gonzo avec une complémentarité enivrante ! Pour apprécier ce film, il faut entrer dans le trip dès la troisième minute lorsque Deep fait l'inventaire de la mallette et qu'on comprend que ce sera 2h de prises de drogues et de beuveries. En effet, c'est un séjour psychédélique qui nous attend où le système nerveux central va en prendre un gros coup, LSD, mescaline, tous les éléments sont là pour donner un film totalement déjanté avec une réalisation impeccable qui ne cherche pas à nous faire entrer dans une quelconque prise de conscience sur la drogue. Quand on sait que cette épopée visant à atteindre le rêve américain à travers certaines substances est une œuvre quasiment autobiographique, que cette méthode du journalisme gonzo à réellement été pratiquée et vécue, cela ajoute du charme à ce fatras de délires, d'hallucinations, de folies avec ses répliques cultes comme: "trop bizarre pour vivre mais trop rare pour mourir". Pour conclure, ce film fournit un bel hommage à Hunter S. Thompson et est à voir absolument !