Si le plus souvent j'essaye de m'aventurer vierge de toutes opinions devant un film, je dois dire que la projection de ce Bal de l'Enfer me fait grandement relativiser mes principes. Je n'attendais pourtant pas grand chose en pénétrant dans la salle quasiment vide de mon cinéma pour une petite séance de fin d'après midi dominicale, celle justement dont je n'attend strictement rien d'autre que de finir le week-end devant un honnête petit divertissement qui me fasse oublier que demain c'est lundi qui revient. Oui j'aurai du lire deux trois critiques en préambule histoire de m'éviter cette purge …
Le Bal de L'Enfer (The Invitation) nous raconte l'histoire de Evie une jeune métisse qui vit aux États-Unis et qui se retrouve orpheline et sans famille (Comme Remy). Du coup elle fait un test ADN et se découvre un cousin britannique qu'elle rencontre illico et qui l'invite avec un même empressement à un mariage dans leur somptueux manoir en Angleterre. Evie accepte de rencontrer sa nouvelle et riche famille et tombe sous le charme vénéneux de son hôte.
Une rencontre fortuite, un numéro de charme, une fille qui accepte illico de partir loin , une copine qui observe tout ça à distance et à l'arrivée un prétendant bien plus dangereux qu'il en a l'air ; j'avais l'impression de revoir Fresh en moins bien. Pour commencer il va falloir se taper plus d'une heure et quart de petit jeu de séduction entre la pauvre orpheline métisse à qui l'on offre une vie de princesse et le prince ténébreux à tête de cul mais aux profondes blessures existentielles tant il est difficile d'être riche et beau dans ce monde de solitude et accessoirement acteur fadasse dans un film à la con. On dirait un Disney un peu chiant fait de roucoulades insipides même si l'on sent d'emblée qu'il y-a une couille dans le potage puisque l'on a droit à une ou deux scènes horrifiques illisibles et bruyantes pour nous maintenir en éveil. Parce que oui, je vous le donne Emile, notre prince blafard est un vampire et l'invitation est un prétexte pour unir trois grandes familles de saigneurs avec un mariage arrangé dont Evie est donc l'enjeu. Merde alors, je n'avais rien vu venir, moi qui pensait encore que les vampires ne sortaient pas le jour , qu'ils avaient un pouvoir de persuasion et nul besoin de s'emmerder pendant des heures à raconter des conneries de roman à l'eau de rose pour séduire et même contraindre une femme à une union de chair et de sang, je me suis fait berner. En même temps je suis plus de la génération Dracula et ses vampires qui sucent que de celle de Twilight et ses vampires qui scintillent, le film de Jessica M Thomson maltraite tellement le mythe qu'il n'est finalement qu'un prétexte horrifique comme un autre. Enfin horrifique si l'on à moins de treize piges tant on sent que ce Bal de l'Enfer s'adresse bien plus à un public adolescent qu'à un vieux briscard de l'horreur comme moi. Même lorsque l'aspect purement fantastique prend le tardivement le dessus c'est toujours aussi chiant mais en plus ça devient même un poil agaçant dans ce refus de pleinement plonger ses mains dans les entrailles du genre. J'espérais qu'au moins l'affrontement final donnerait le change ; même pas !!
Alors que sauver de ce Bal de l'Enfer ?? Et bien honnêtement hormis le charme de Nathalie «"Missandei" Emmanuel et le charisme toujours intacte y compris dans les pires films de l'excellent Sean Pertwee je ne vois pas grand chose à retenir. Bavard, lisse et chiant, le film est bien loin de faire honneur au genre qu'il investit et donne la sensation d'être surtout une immense perte de temps surtout quand on a pas l'éternité devant soit.