Slashdance
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Pour une raison inconnue, le Bal de l’Horreur, petite production Canadienne de 1980 financée à hauteur de 1,6 million, aura été un succès. 14 millions de dollars récoltés rien que sur le territoire Américain. Rien de bien surprenant dans le fond, puisque le début des années 80, suite au succès d’Halloween en 1978, voit des dizaines et des dizaines de slashers sortir pour se partager une part du box office. Oui, il y a Vendredi 13 et Maniac la même année, My Bloody Valentine, La Lune de Sang, The Prowler, Carnage et Massacre dans le Train Fantôme en 1981, et ainsi de suite. Le Bal de L’horreur, sortant en Juillet 1980, aura sans doute bénéficié de la popularité du genre en étant un des premiers à sortir. Si bien qu’il y eu trois suites (en 1987, 1990 puis 1992), souvent très différentes certes, et un remake en 2008. Alors succès mérité ? Malheureusement, non, même si tout n’est pas à jeter, et que le métrage nous donne l’occasion de voir Leslie Nielsen dans un rôle tout à fait sérieux, et de retrouver Jamie Lee Curtis après Halloween dans un rôle assez similaire. Mais le Bal de l’Horreur se traîne tellement de gros défauts qu’il n’a rien de culte, rien du vrai bon slasher, et surtout qu’il ne méritait pas un tel succès. Un succès possible grâce à la compagne de publicité, une large sortie aux US (1200 écrans), et la présence de Jamie Lee Curtis au casting. Vendredi 13, sortant la même année, deux mois avant, eu pourtant un bien meilleur succès, le reste de l’histoire, tout le monde la connaît.
Le Bal de l’Horreur part pourtant d’une bonne idée, et surtout, d’une bonne première partie. Nous assistons à un accident causant la vie à un enfant alors que plusieurs d’entre eux s’amusent dans un bâtiment abandonné. Ils décident de garder le secret, et l’histoire reprend dix ans plus tard. Là, une ambiance plutôt sympathique se pose, avec des coups de fil inquiétants aux différents enfants de la scène d’ouverture, devenu des ados se préparant pour le bal de fin d’année. On se dit qu’on se tient là devant un bon slasher, qui va mixer l’ambiance d’un Halloween avec la sauvagerie d’un Vendredi 13. Que nenni, Le Bal de l’Horreur va vouloir jouer sur l’ambiance et développer ses personnages pendant toute la… première heure !!!! Oui, durant une heure, les seules choses que le spectateur aura à se mettre sous la dent, ce sera une (jolie) paire de fesses, des personnages tout ce qu’il y a de plus classique, un début d’ambiance qui s’évapore passé 20 minutes et… non c’est tout. Ah non, il y a aussi de la musique disco ! Bien entendu, pour le fan, revoir Jamie Lee Curtis si peu de temps après Halloween pour en découdre avec un tueur (arrivant bien tardivement), cela fait plaisir, tout comme de voir ce bon vieux Leslie Nielsen (mais sous exploité), mais c’est peu.
Le faible budget du film n’excuse bien entendu pas tout, puisque deux ans avant, Carpenter posait une ambiance tendue avec beaucoup moins d’argent (300 000 dollars de budget), et que la même année, Vendredi 13 faisait bien plus sanglant également avec moins (550 000 dollars de budget). Le souci, c’est que Le Bal de l’Horreur veut jouer dans la même cour, avec une première partie ambiancée et une seconde plus rythmée, mais que tout est mal dosé, et que Paul Lynch, le réalisateur, n’a pas le talent de Carpenter. Rapidement donc, on s’ennuie, avec d’interminables dialogues, des embrouilles de lycéens et des pas de danse sur la piste disco… Quand le tueur entre enfin en scène, il reste 20 minutes au compteur, ce qui est au final bien peu. Et encore, même ici, le métrage ne fait pas preuve d’une grande inventivité, se contentant d’aligner quelques meurtres assez sages. Seule consolation, ça bouge vraiment plus dés que le tueur prend la hache (et ça se fait un poil plus graphique), et contrairement à Michael Myers et autres Jason Voorhees, le tueur court, s’essouffle, ce qui lui donne un peu plus de réalisme. Si vous devez voir Le Bal de l’Horreur, accélérez jusqu’aux vingt dernières minutes, ce sera mieux.
Créée
le 28 oct. 2015
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