Le communisme c'est le bien
Film muet soviétique teinté de propagande, Le Bonheur se révèle être plus que ça. Medvedkin arrive à s’éloigner un peu de la propagande pure et dure pour signer une œuvre atypique et ma foi plutôt drôle. Les péripéties de ce paysan peu malin et à qui il arrive plein de malheurs sont cocasses et c’est de la mise en scène du cinéaste que nait l’humour. En effet Medvedkin se permet des choses folles visuellement parlant, des situations excentriques qui provoquent le rire. Ce cheval qui s’évade en grimpant sur un toit et qui est porté sur les épaules de la femme du paysan qui prend véritablement la place de l’homme en est un bon exemple. Le comique de situation y est très largement utilisé et c’est un réel plaisir. Les personnages sont un bon point de ce film également même si ils sont assez représentatifs du message propagandiste balourd transmis par le film. Le riche est bien sûr le méchant du film, les religieux ne sont pas des saints non plus mais là j’ai davantage aimé, j’aime qu’on bouscule un peu l’Eglise.
Par contre le scenario est un peu con-con, bon en même temps c’est de la propagande soviétique, un des pires régimes politiques qui ait pu exister. Les gens qui trouvent le bonheur dans un kolkhoze il y a quand même pas plus con quand on connait la vérité des kolkhozes avec l’exploitation de la main d’œuvre accentué d’un mépris total de l’être humain, où des gosses dénonçaient leurs parents si ils volaient des ressources. Bref ne nous attardons pas sur l’histoire, après tout il faut prendre ce film un peu comme un témoignage d’époque. J’ai quand même apprécié ce film, plus pour sa forme et son côté drôle (volontaire et involontaire également) que pour son fond. Sympathique sans plus.