Voilà une agréable petite comédie, à condition de ne pas être trop exigeant, d'aimer Pierre Richard et d'apprécier le grand Nord canadien.
Pierre Richard y interprète un universitaire, professeur de physique quantique. Rien que ça, ça donne envie de rire, non ? Rassurez-vous, il reste Pierre Richard : personnage lunaire, totalement puéril et d'une grande maladresse. Il habite chez sa fille, Catherine (Sylvie Testud, très en forme en bobo parisienne râleuse à temps complet), a peur du noir et lit des livres en secret sous sa couette. Surtout depuis qu'il apprend qu'une vague tante est morte et qu'il hérite d'une auberge sise à Saint-Simone du Nord, charmante bourgade de 400 âmes dans le Grand Nord Québécois.
Pierre, qui a toujours rêvé de quitter l'enfer parisien, voit ici la concrétisation possible de sa conception du bonheur. Mais sa fille n'est pas de son avis : pour elle, hors Paris, point de salut ! Elle se laisse finalement convaincre quand elle apprend qu'en plus de l'auberge, il y a, à la clef, un million de dollars (canadiens, bien sûr). A une condition : habiter dans l'auberge un an et un jour !
La comédie n'emploie que des ressorts déjà vus, mais ça se laisse voir avec plaisir. La Parisienne pure souche qui se retrouve au milieu de nulle part, la découverte des autochtones avec leur parler si caractéristique (certains dialogues sont sous-titrés en français)... On est dans le stéréotype, mais ça passe bien.
Face à Pierre Richard, on retrouve avec plaisir Rémy Girard, qui doit être incontournable au Québec puisque je crois l'avoir vu dans tous les films québécois que j'ai pu voir. Il y incarne le maire du patelin, également réparateur, épicier et postier. Et qui va tout faire pour faire fuir ces français.
Les voix off sont lourdes mais, fort heureusement, on ne les trouve qu'au début du film.
L'intérêt principal du film reste son interprétation, et avant tout Pierre Richard. Il est drôle et même touchant en indéboulonnable optimiste. On a l'impression qu'il ne voit rien du mal qui se situe autour de lui. Quoi qu'il lui arrive, il reste souriant et prend tout dans la joie. Il a même une théorie quantique pour ça...
Bien entendu, ce n'est pas un chef d’œuvre, ce n'est même pas original, mais ça conserve le charme du Canada et une bonne interprétation.
N.B. : le Robert Ménard qui a réalisé ce film n'a rien à voir avec l'ancien patron de Reporters Sans Frontières. C'est un cinéaste canadien quasi inconnu chez nous.