Film soviétique au titre évocateur, produit par des équipes uniquement composées par des comédiens, techniciens juifs et adaptant un roman de langue yiddish racontant la vie dans les quartiers juifs des villes de province en Ukraine. Si le scénario ne recèle pas d'éléments extraordinaires, cela raconte l'histoire d'un courtier en assurance vivant misérablement dans son quartier et qui voit une opportunité de s'enrichir, l'intrigue n'a vraiment rien de passionnant en elle-même d'autant que le récit bien souvent succombe aux séquences anecdotiques sans intérêt narratif, d'autres sont tout simplement propagandistes (bah oui on est en 1925 !). Puis ce Bonheur juif malgré un propos pas très joyeux ne se dépareille jamais d'un aspect burlesque, comique et naïf surtout du aux prestations des acteurs. Là où ce film est plus intéressant se situe dans la méthode car pour les nombreuses scènes en extérieur le tournage a eu lieu sur place, dans les vraies rues des quartiers juifs de plusieurs villes ukrainiennes donnant un côté ethnologique, documentaire montrant les conditions de vie de l'époque. La bande-son de ce film muet est curieuse, la musique désaccordée accompagnée de bruitages et de chants folkloriques bizarres. Enfin petite anecdote avec une scène filmée sur le fameux Escalier Richelieu d'Odessa, la même année ou Eisenstein tournera la mythique scène de son Cuirassé Potemkine.