Dead Snow
Le Bonhomme de Neige, j'avais grave envie d'y aller, au début. Impatient qu'il était, le masqué. De renouer avec Tomas Alfredson. Le Tomas Alfredson, celui du formidable Morse et du très classieux La...
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Dès que des flocons tombent du ciel, un tueur en série sévit en faisant des bonhommes de neige avant de découper des femmes façon boucher de supermarché. Comme ça se passe en Norvège, la situation météorologique est idéale pour la pratique de son sympathique hobby. Seulement, à force, les petits bonhommes glacés et les cadavres en morceaux commencent à sérieusement s'agglutiner aux quatre coins du pays et attirent de fait l'attention d'un policier rempli d'alcool jusqu'aux oreilles et de sa jeune collègue. S'ensuivra un canevas invraisembable de sous-intrigues évidemment liées entre elles qui conduiront cette fine équipe sur les traces du coupable...
Aïe... Imaginez un immense puzzle qu'un enfant de 4 ans aurait vaguement tenté de reconstituer en forçant des pièces qui ne vont pas du tout ensemble à s'emboîter et vous aurez une idée assez proche du chaos de la narration du film de Tomas Alfredson. Bien sûr, la production de ce long-métrage a été une véritable catastrophe (scénario écrit en même temps que la caméra tournait, Michael Fassbender arrivé à l'arrache, environ 15% des scènes n'ont pas été filmées faute de temps) mais ça n'excuse en aucun cas d'oser infliger aux spectateurs un produit qui, de toute évidence, est loin d'être achevé. Le comble est que l'on sent souvent le potentiel d'un grand thriller nordique dans ce capharnaüm de scènes qui se déroule à l'écran : une intrigue forte, des pistes secondaires où apparaissent de nombreux personnages emplis de noirceur, une interprétation loin d'être honteuse (le casting est fou et Fassbender a les épaules suffisamment solides pour nous faire gober que son personnage, ivre mort, dort la nuit sur les trottoirs de la Norvège glaciale avec un petit anorak alors tout peut passer après ça), une violence "froide" et une réalisation qui a de jolies envolées visuelles (la découverte du premier corps et quelques autres plans superbes nous rappelle qu'on a affaire au réalisateur de "Morse" tout de même) mais tout ça se retrouve dans une espèce de film de commande maudit, condamné par avance et surtout extrêmement éprouvant à suivre pour tout spectateur bien portant à cause d'un montage qui tient du calvaire le plus effroyable. Le récit part absolument dans tous les sens, ouvrant des pistes sans les refermer, faisant intervenir des personnages sans aucune raison (pauvre J.K. Simmons dont le rôle ne sert strictement à rien sinon à porter des toasts ou à prendre des photos avec un air mystérieux) et émettant constamment des parallèles entre des événements qui n'ont absolument rien à voir en termes d'impact (un début de partie de jambes en l'air totalement artificiel face au destin funeste d'un protagoniste majeure, sérieusement ?). On a beau se frotter les yeux péniblement pendant presque deux heures, le film ne tient absolument pas debout. Même son twist final, pourtant bien vu mais amené avec la subtilité d'un accouplement de bovidés, ne trouve pas le moyen de sauver ce "Bonhomme de neige" de la fonte des glaces du n'importe quoi.
À l'image d'un Val Kilmer au visage ravagé dont les apparitions mettent mal à l'aise, "Le Bonhomme de neige" avait sans doute un très gros potentiel cinématographique à un moment ou à un autre mais la machine s'est enrayée jusqu'à en faire résulter un des longs-métrages les plus bizarres de l'année. "Le Bonhomme de Neige" a freezé !
Créée
le 29 nov. 2017
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