Difficile de rester concentré devant le spectacle inintéressant qu’est Le Bossu de Notre Dame 2 : Le Secret de Quasimodo. A la base, j’avais pas prévu de faire une critique, mais on m’y a gentiment invité alors pourquoi pas. Sauf que voilà, ce film, ou devrais-je plutôt dire, ce truc, a été malmené dans tous les sens, critiqué à tout va et les nombreux arguments le descendant m’ont toujours paru recevables. Et finalement, que dire de plus que Walter Mouse dans sa critique qui en plus de cela, recèle d’informations sur les coulisses du film ? Que dire de plus qu’un Linksthesun qui avait parfaitement résumé la chose dans son hilarante vidéo sur les pires suites Disney (qu’il avait classé premier, c’est dire). J’aurai deux points à ajouter à tout cela. La première est d’ordre purement personnelle (ceux qui ont l’habitude de me lire ont dû comprendre que j’aimais bien raconter ma vie). Le second point, quant à lui, concerne un élément du film qui n’a jamais été relevé nulle part sur le net et qui à mon sens, est la raison pour laquelle, Le Bossu de Notre Dame 2 est à ce point un caca. Ceci dit, je ne suis pas non plus allé lire vingt critiques pour me convaincre qu’il s’agit bel et bien d’une merde. Donc peut-être que quelqu’un a abordé le point dont je m'apprête à parler dans la deuxième partie de ma critique.
Bref, mon premier argument donc, c’est que quand j’étais gosse (et voilà qu’il raconte sa vie l’autre bêta), j’aimais beaucoup Disney. Je baignais pas mal dedans, j’ai dû voir bien deux tiers de tous les classiques Disney dans mon enfance, plus les Pixar qui sortaient régulièrement et que j’allais voir au cinéma dès que possible. Pour voir tous ces films, j’avais un Vidéo Futur juste à côté de chez mes grands-parents et il était donc coutume d’aller y faire un tour. C’est dans cet antre du cinéma que j’ai découvert les jaquettes horrifiantes des Griffes de la Nuit ou de La Mutante. Bien évidemment, mon rayon préféré, c’était le rayon dessin animé et quelle était ma surprise lorsqu’à côté de la jaquette du Roi Lion ou de Tarzan se trouvaient des suites de mes dessins animés préférés. Alors bien évidemment, bambin que j’étais (et ayant déjà un sacré penchant pour le cinéma), j’ai regardé tout ce qui était possible de regarder. Tarzan 2, Le Roi Lion 3, Kuzco King Krong. Même des dessins animés dont j’étais pas fan à la base comme Pocahontas, je regardais. Bon, avec le temps, j’ai fini par oublier un peu tous ces films, mais j’ai souvenir de les avoir tous apprécié.
Tous...sauf un.
Et c’est là où ça commence à devenir terrifiant. Même le gosse ultra indulgent capable d’apprécier un Pocahontas 2 trouvait ce Bossu de Notre Dame 2 nul à chier. Alors que déjà à cinq ans, le premier volet était parmi mes Disney préféré ! Et c’est pour ça que ce film a trotté si longtemps dans ma tête. J’avais besoin de comprendre, pourquoi déjà gosse, je trouvais ce film mauvais alors que j’étais capable de bouffer n’importe quoi du moment que la télé projetait des jolies images.
Bon, déjà, il y a une raison à cela, c’est que des jolies images dans Le Bossu de Notre Dame 2... y en a pas. C’est le premier reproche que font les gens sur ce film (et qui concerne quand même pas mal de suites Disney), c’est méga moche. Je sais pas c’est quoi le pire entre le grain de l’image immonde, les couleurs criardes au possible ou l’animation désastreuse. Ils ont même réussi à rendre Esmeralda moche alors qu’elle est pour moi, le personnage féminin la plus belle de tout Disney.
Mais ça à la limite, je m’en fiche...Enfin, non, je m’en fiche pas. Mais je serai capable de trouver des excuses dans le budget minime du film pour pardonner ça. Non, pour moi, le véritable nœud du problème, et dieu sait qu’il est affreusement gros, si gros que je suis surpris de n’avoir vu personne le relever, c’est son rythme.
C’est pas qu’on se fait chier... mais bordel, qu’est-ce qu’on se fait chier. L’autre jour, j’ai maté Pirates des Caraïbes : Jusqu’au Bout du Monde qui dure 2h40, j’ai vu le temps passer dix mille fois plus vite que devant ce dessin animé d’1h10. Rien ne va dans la gestion du rythme. De l’exposition longue comme c’est pas possible pour se retrouver avec un climax expédié en deux minutes. Des scènes longues à en crever pour ne rien dire. Mais là où c’est criminel, c’est que le rythme est si mal branlé, si brinquebalant, qu’il nuit même aux gags. Dans l’ensemble, les gags sont mauvais, genre la gargouille qui veut se taper la chèvre d’Esmeralda...non. Mais certains gags visuels comme des chutes ou des galipettes des forains auraient pu fonctionner si le rythme n’était pas à ce point haché. Le moindre gag prend une éternité à se faire et les plans sont beaucoup trop longs. Pire encore, les scénaristes tirent sur la corde en ponctuant ces gags ratés de plusieurs regards caméras comme pour appuyer le malaise ambiant qui se dégage du film.
La longueur se ressent aussi dans les musiques, et je suis sûr qu’elles font la même durée qu’une chanson Disney standard, mais bon sang, j’ai l’impression que ça dure une éternité ! Les chansons dans l’ensemble sont désastreuses, la pire étant celle où Quasimodo et le gamin insupportable de Phoebus chantent à quel point ils sont toujours collés ensemble (beurk).
Nan et puis merde quoi, le scénario tient sur un timbre et ils arrivent à t’en tirer des scènes de dialogue d’une longueur...mais putain, quel calvaire ! Dès que le méchant parle, ça part dans des métaphores et des phrases lourdes, ça veut nous le rendre charismatique et cultivé mais tout ce que ça arrive à faire, c’est le rendre insupportable. Et puis merde quoi, un méchant qui se drague devant un miroir en portant une perruque, non mais sérieux !
Ce problème de rythme, c’est vraiment ce qui gâche tout. Parce que concrètement, cette idée de trouver une copine à Quasimodo (pardon, Quasi, Victor Hugo aurait pas aimé ça), c’est...recevable. C’est pas l’idée du siècle et ça occasionne un des baisers les plus immondes de l’histoire du cinéma (désolé Quasi, je t’aime bien mais t’es moche), mais ça peut étoffer le personnage. Surtout que la première interaction entre Quasi et Madeleine est pas mal écrite, le fait qu’elle désir voir son visage et que lui a peur, ça créé du drame, ça créé de la tension. Et la musique derrière sert le truc, on pourrait presque y croire. Mais c’est si moche ! Et c’est si mal rythmé ! Et les gargouilles sont si chiantes !
Faut bien comprendre un truc, c’est que mater Le Bossu de Notre Dame 2 m’a profondément ennuyé, mais ça m’a surtout plongé dans une tristesse profonde. Parce que malgré toute la masse de caca qui s’en dégage, j’ai réussi à y voir certains éléments qui ne m’ont pas déplu. Mais ces éléments sont littéralement noyés par ce rythme et cette animation. Le Bossu de Notre Dame 2 est un film très difficile à regarder. Et personne ne m’obligera à me replonger là-dedans. Merci au revoir.