Le Bruit des glaçons par Lune

L'idée est originale, et Dupontel joue le rôle du cancer à merveille, il fait souvent froid dans le dos tellement il est juste. C'est un film qui se veut dérangeant, on s'en aperçoit dès le début avec des musiques agressives, peu agréables à l'oreille. La façon de filmer est elle aussi exaspérante, mais peut se comprendre, on suit un homme qui boit du matin au soir. L'histoire elle aussi est dérangeante, un homme devenue une vraie loque, une « bonne » qui n'a rien d'autre que son travail dans sa vie, une jeune fille russe qui joue sur son physique, une famille détruite.
Toutes ces vies qui se fourvoyaient déjà seront chamboulées par ce cancer, il faut le dire pas très propre sur lui.

Au début du film, on hésite entre sourire et avoir la gorge nouée. Les scènes se succèdent et l'omniprésence du cancer devient de plus en plus pesante (d'autant plus qu'il s'est trouvé une copine, mais je n'en dirais pas plus). La question est alors : comment se débarrasser de lui ?

C'est là que le film perd complètement son intérêt. Il l'avait déjà perdu en partie parce que les dialogues entre les différents être humains (cancer mis à part donc) ne sont pas à la hauteur. Chacun attend une réaction ou une explication qui ne vient pas, seul l'inintéressant est dit, presque sans émotion, le cancer scrute le tout, et peut-être que c'est au spectateur de chercher le reste en lui, ou de se dire que ces vies représentent un gâchis total, mais en réalité on ne se le dit pas. On attend la fin du film, en essayant de passer outre la musique pénible, la caméra alcoolisée et quelques scènes de sexe inesthétiques qui trainent en longueur.

Conclusion :

Ce film est plus un exercice de style qu'un film, avec une réalisation qui se veut originale mais qui exaspère plus qu'autre chose, une idée bien pensée mais qui se transforme en scenario bancal, qui n'arrive pas à décoller.