La diversité de la vie sous l'occupation.
Comme promis à mon prof d'Histoire, qui m'a lancé un défi relativement osé en échange de son inscription sur ce site (la pub coûte cher) je dois critiquer Le Chagrin et la Pitié. Pas évident quand on a des connaissances très limitées sur la question de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale -et qu'on a zappé quelques scènes.
Je commencerai par dire que c'est un film à voir absolument, parce qu'il montre l'Histoire, en entrant dans l'Histoire. Je m'explique: le film sort en 1969, et à sa sortie, il brise l'image unanime d'une France entièrement résistante qui a été jusque là véhiculée par l'Etat. Il mène à la mise en place d'une nouvelle phase de la mémoire de l'occupation, puisqu'il démonte totalement le mythe du résistancialisme français.
Fondé sur des images d'archives et sur des témoignages, il donne une place majeure aux collaborateurs et nous montre la France pétainiste, cette "parenthèse de l'Histoire", comme l'appelait De Gaulle, que l'on a voulu faire oublier. Et on comprend bien pourquoi il a tant fait polémique à l'époque. On est assez bouleversés par la découverte d'une France qui, finalement, n'a pas l'air de vivre si mal, et qui a parfois l'air d'apprécier Pétain. On ressent la terreur de ces gens qui craignent d'être dénoncés à tout moment, et on est partagés entre colère et chagrin, un peu mal à l'aise face à ces témoignages.
Ce documentaire nous montre ainsi une nouvelle face de cette période de l'Histoire que l'on aimerait parfois oublier, mais qui fait malheureusement partie de notre passé.
A regarder à plusieurs, entre passionnés, et prendre son après-midi, puisque le film dure plus de quatre heures. Alors oui, c'est long, mais je pense qu'il faut l'avoir vu et le montrer à un maximum de personnes.
A quand un documentaire du type sur la guerre d'Algérie ?