Je partais pourtant confiant. A la lecture du pitch, des solitaires fondent un club pour se réunir tous les mercredis, et se découvrent petit à petit en racontant leurs vies quotidiennes moroses, je m'attendais à un éventail de saynètes témoignant des seventies en toile de fond de ce rassemblement périodique qui serait l'occasion d'un jeu d'acteurs reflétant le cinéma français d'une certaine époque.
Mais à la lecture du casting, j'aurais du me douter qu'il manquerait un ingrédient nécessaire pour que la sauce prenne : du charisme, des gueules, des personnages. En l'état, qu'est-ce que j'ai pu m'ennuyer, les échanges d'acteurs sont monocordes, la bande son est criarde et les scènes de la vie quotidienne assez peu inspirées si ce n'est le passage dans un Magnum (vieux supermarché) où il est question de peser les clients tout habillé sur une balance pour leur offrir un cadeau dinguissime de connerie : les prémices des entourloupes de la grande consommation.
C'est trop peu pour faire de cette curiosité un film à conseiller. Il manque l'insolence d'un Piccoli ou la poésie grivoise d'un Jean Pierre Marielle pour relever cette mixture bien fade qui en l'état ennuie plus qu'elle ne divertit. Il manque aussi clairement à mon sens un point de vue, une direction dans l'écriture pour que le film trouve son rythme de croisière, le final sorti de nulle part — pas loin d'être ridicule — conforte mon impression que Pascal Aubier ne savait pas trop quoi faire de son sujet, pourtant prometteur sur le papier.
Tant pis, je me console en me disant que ce fut l'occasion de voir Brigitte Fossey en tenue d'Eve, belle en diable :oops: dans le seul passage où elle ne semble pas trop perdue dans un film qui ne sait comment la mettre en scène.