Le Château de Cagliostro
7.2
Le Château de Cagliostro

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (1979)

Alors qu'on pensait avoir regardés tous les films de Miyazaki il y a 4 ans, j'apprends que ma copine avait du confondre ce film avec un autre et ignorait que Miyazak' avait fait un film Lupin III (il avait même animé certains épisodes de la série.) Du coup, on le rajoute au rattrapage avec d'autant plus d'entrain qu'on avait maté certains épisodes de Lupin III : L'Aventure Italienne lorsqu'on s'ennuyait cet automne.


Et purée, j'ai redécouvert ce film. La première fois que je l'avais vu, j'avais trouvé que c'était le genre de film sur lequel Miyazak' s'était fait la main : c'est sympathique mais pas transcendant et c'était une sorte de brouillon de son génie. Mais après avoir vu la série de 2015 où les épisodes ont tendance à se finir de façon un peu plate, je m'aperçois que j'avais sous-estimé ce film.


Le chateau de Cagliostro est énormément fun : lors des scènes d'action ça fait pas dans la demi-mesure, l'intrigue est bien écrite, et c'est jamais lassant. C'est la fusion parfaite de ce qui est cool dans Lupin, c'est à dire un roster de personnages à forte personnalité (Lupin, Jigen, Zenigata, Fujiko) couplé à une intrigue de banditisme et des lubies de Miyazaki de l'époque : les machines volantes ou marines, les mécanismes improbables, les thématiques un peu plus posées ainsi qu'un côté "vieux chateau bourré de passages secrets et de mécanisme bizarres" (chose qu'il avait adoré dans Le Roi et L'Oiseau) qui "cache une civilisation plus ancienne."


C'est rigolo, parce que je parlais du charme des Disney des années 40 dans ma critique précédente mais en matant le film je me suis rendu compte que les dessins animés japonais des années 70/80 c'est pareil : cette technique de celluloïd avec ses imperfections, les dessins qu'on croirait tracés directement au stylo bic, cette façon dont les sakugas ressortent de dingue (il y a un plan de "chute au fond d'une trappe secrète" qui m'a bien marqué) cette façon de sonoriser les films et de faire une B.O. qui dégage, quand c'est bien fait, ça a un charme fou.


Alors certes, Miyazaki va recycler les animations de certains passages dans la série animée Sherlock Holmes (qu'on trouve dans le générique de cette dernière d'ailleurs) ainsi que dans Nausicaa (Clarisse étant un décalque de Nausicaa, et y trouve quelques un de ses traits notamment le pacifisme mais celle-ci reste plus sage) mais c'est plus des petits détails que les fans repèreront qu'autre chose. Sachant qu'en plus le film à dû être bouclé en vitesse et qu'on est sur une production "baclé" selon Miyazaki. (Si tous les films baclés avaient ce résultat, ça aurait été beau.)


Et surtout, j'aime beaucoup la caractérisation des héros qui sont tous en mode "chaotique bon" là où certaines séries les montre comme plus égoïstes voir carrément amoral : Jigen est un bon second rôle, Fujiko est vraiment moins peste et semble prendre un plaisir évident à foutre le zbeul dans la principauté de Cagliostro, Zenigata est hyper coopératif et il a une scène géniale en fin de film ("ho mais holalala, qu'est ce que c'est que ces billets qui sortent de nulle part" ça a fait ma journée) et Goemon est... présent dans deux ou trois scènes ce qui est pas mal. A l'époque les fans de Lupin III avaient unanimement détestés, alors que rétrospectivement 40 ans plus tard, le film est l'un des préférés des fans de la série.


Quand à Lupin, il est carrément héroïque et j'aime bien son rapport avec Clarisse : alors certes monsieur fait le joli-coeur avec elle mais il y a un côté assez pur qui fait qu'il est moins frontalement dragueur que d'habitude. A un moment j'avais cru que c'était le cliché de "la fille innocente qui aimera le vilain garçon d'un amour pur" à la manière d'une Solvenn et d'un Peer Gynt.


Mais en revoyant le flashback où celle-ci l'aide enfant, j'ai compris qu'il y a beaucoup plus un rapport filial avec elle : il veut protéger la petite fille qui l'avait aidée il y a 10 ans. Et pour le coup, même ça c'est réussi là où d'autres production ne se sont pas privées pour partir sur quelque chose de bien plus ambigüe. De plus le flashback permet de dire "on est dans le futur de la série Lupin et celui-ci s'est bien assagit."


En fait le seul truc qui m'a sorti du film vient de la version pirate que j'avais récupérée et où les sous-titres étaient dégueux.


Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Ouais, en vrai ça passe. Pour du Lupin III c'est relativement safe et assez peu immoral. On est dans le niveau de la série que je matais tout gamin.


Possibilité de remake/suite : Je crois que la série L'aventure italienne offre fait plusieurs fois mention de Cagliostro. Faudrait que je mate ça d'un peu plus près.


Le détail qui m'agace : J'aurais pu parler du fait que Lupin semble sortir des gadgets ou des déguisements de nulle part, mais LE DÉTAIL sur lequel je peux pinailler... c'est qu'on voit Lupin et Jigen ainsi que Zenigata et ses troupes se taper des Cup Noodle. Dans l'Italie des années 70 ? Impossible.


Suis-je le seul ? A me dire que le méchant y meurt de façon vraiment très crue.

le-mad-dog
8
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le 10 déc. 2020

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Mad Dog

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