Durant de nombreuses années il y-a eu un petit mystère autour du film Le Château de l'Horreur aussi baptisé Le Château de Frankenstein (Terror ! Il Castello Delle Donne Malledete) mais surtout autour de son réalisateur Robert Harrison Oliver dont ça reste le seul et unique film. Le réalisateur s'est peut être exilé par la suite au fin fond des vastes étendues enneigées de l'arctique afin de se faire oublier ou bien ,comme il est plus vraisemblable de le penser, il a repris son véritable nom laissant pour la postérité et l'éternité son pseudonyme associé à cet improbable mais très drôle petit nanar. Personne ne sait vraiment qui se cache derrière le pseudo de Robert Harrison Oliver, peut être l'italien Oscar brazzi, l'espagnol Ramiro Oliveros ou plus vraisemblablement comme c'est presque établi aujourd'hui le producteur et scénariste Dick Randall responsable d'innombrables films de genre (Karaté, Polar, Epouvante , Erotique) dans les années soixante-dix. Finalement Robert Harrison Oliver est peut être tout simplement Robert Harrison Oliver, une chose est certaine en tout cas, ce n'est certainement pas Stanley Kubrick qui se cache derrière ce pseudo.


Le Château de Frankenstein (Car c'est sous ce titre que je possède le film en DVD) raconte l'histoire du dernier héritier de la fameuse lignée de savants fous qui réalise dans le secret de son château des expériences sur un homme préhistorique ramené à la vie après avoir subit la vindicte populaire. Il faut dire que comme la région possède des grottes il est tout naturel d'y trouver des hommes des cavernes.


Le Château de Frankenstein est une sorte de concentré de série Z et de bis rital servi à la bonne franquette sur un plateau en osier un peu kitsch. Robert Harrison Oliver s'entoure d'une belle galerie de trognes et de second couteaux du bis international avec Gordon Mitchell (Maciste Contre le Cyclope), Michael Dunn (Le megalito loveless des Mystères de l'Ouest), Luciano Pigozzi (Six Femmes Pour l'Assassin, Baron Vampire, Le Château des Morts Vivants), Salvatore Baccaro ici crédité en tant que Boris Lugosi (sa filmographie est un festival de titres improbables comme Les Anges Mangent Aussi des Fayots, 4 Zizis au Garde à Vous, Les Anges Tirent à Droite ou Lâche Moi les Jarretelles) et Xiro Papas (Holocaust Nazi, Les Vierges de la Pleine Lune)


Le château de Frankenstein est aussi un joli foutoir, une sorte d'attraction de fête foraine un peu miteuse et de grand cirque des horreurs en soldes que l'on a envie de vanter comme un bateleur de foire, un camelot dégénéré ou un bonimenteur forain qui tente désespérément d'attirer son public . Alors toi ami lecteur qui me fait le plaisir de lire cette petit critique, tu peux hausser le ton et prendre ta plus belle voix pour lire le petit paragraphe à venir comme si tu étais un vendeur malhonnête devant sa cabane de foire aux monstres :


« Approchez , approchez mesdames et messieurs et entrez dans l'inquiétant et surnaturel château de Frankenstein. Vous y trouverez un nain libidineux, voyeur, violeur avec des tendances prononcées à la nécrophilie; des hommes préhistoriques hirsutes aux regards bovins avec d'authentiques peaux de bêtes malodorantes ; un magnifique bossu à moustache dont vous pourrez observer les magnifiques élans de tendresses qui consistent en guise de préliminaires sexuels à donner des violentes claques dans la gueule de sa pauvre partenaire; un croque mort à haute forme et un domestique aux allures de vieux crapaud. Pour vous mesdames un scientifique romantique aux pratiques douteuses mais aux goûts exquis vu les innombrables potions étranges aux couleurs acidulées de dragibus qu'il conserve dans son laboratoire. Pour vous messieurs d'agréables demoiselles n'hésitant jamais à exposer leurs poitrines généreuse lors de bains innocents et langoureux.


Et pour les plus téméraires, les plus avertis, les plus fous, les plus courageux et les plus déviants d'entre tous (roulement de tambour), vous pourrez observer la créature de Frankenstein, un homme préhistorique revenu d'entre les morts avec une coupe de clown, une tonsure en plastique et des sourcils broussailleux, un authentique monstre qui devraient effrayer les jeunes filles à cause de sa tête à la curieusement symbolique phallique. Vous assisterez aussi à des scènes impressionnantes de vindicte populaire avec au moins dix figurants dont certains ont du mal à contenir un minimum leur sérieux, des combats d'hommes préhistoriques digne d'un spectacle de catch entre bouchers charcutiers un soir d'arrivée du Beaujolais nouveau et je ne vous parle même pas pour vous laissez quelques surprises des effets spéciaux dessinés à la main sur la pellicule et des costumes chatoyants qui raviront vos pupilles émerveillées par tant d'audaces. »


Petite merveille de série Z, véritable ovni pour son humour décalé et sa poésie involontaire Le Château de Frankenstein est un film qu'il me tarde de revoir en version française pour le plaisir d'ajouter une petite dimension supplémentaire à son statut déjà bien établi de nanar magnifique et hautement sympathique.


Ma Note Nanar : 08/10

freddyK
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le 27 nov. 2021

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Freddy K

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