(Le paradoxe du chat de Schrödinger est une expérience de pensée qui illustre la physique quantique: "jusqu'à ce que vous le voyiez, l'interprétation dit que l'atome est là et n'est pas là"...)
Lors de vacances d'été avec des amis, un mini "Casanova" se soulageant dans la nature, est victime d'un canular en se faisant voler son étron par des enfants munis d'une pelle. Les garnements attendent que leur proie s'accroupisse, glissent une pelle sous l'alors ersatz d'haltérophile soufflant, et comme un boulanger tirant du bon pain chaud d'un four, les bambins lui Ocean Eleven-ent son cake en retirant la pelle.
Bernard Menez se redresse et dans un mime hilarant se transforme d'abord en chien truffier puis énormissime point d'interrogation à forme humaine (il a fouillé son pantalon sans trouver l'étron volatilisé).
C'était sa seule création artistique personnelle (comme beaucoup d'entre nous sans autre 'talent').
Or cette scène n'a failli ne jamais être vue car Pascal Thomas souhaitait la couper: les producteurs et distributeurs l'ont menacé de ne plus jamais travailler avec lui s'il l'enlève.
_"Ces plans sont des litotes (dans cette scène de chose volée)...on voit les choses sans voir...mais on devine tout...sur le scénario, il y avait écrit 'scène innommable'" ("j'ai rarement vu des fous-rires pareils dans une salle de cinéma").
Pascal Thomas raconte donc que le scénario disait juste "scène innommable" et qu'elle a été pensée grâce à une critique hostile:
_"J'étais en conflit avec les gens de Télé rama, surtout leur rédactrice en chef, qui m'avait dit
en sortant de Pleure pas la bouche pleine: "ce que je reproche à votr' cinéma, est qu'il n'y a pas de dimension métaphysique". "On avait beaucoup discuté".
Alors lors de la projection de presse du Chaud Lapin, je suis accidentellement tombé sur elle, on s'est croisé sans que ce soit prévu; elle était à l'entrée, je ne pensais pas lui dire ça, on a bavardé, je lui ai dit: "écoutez Claude-Marie (Trémois), j'ai pensé à vous pour ce film, à votre réflexion, pour enfin mettre une scène métaphysique dans un film, et vous verrez...c'est une scène où il y a des enfants avec une pelle"....
..."à la sortie, elle tirait une tronche...la moquerie l'avait peut-être remise à sa place ou touchée...j'en sais rien."
(Je découvre après que Claude-Marie Trémois de Télérama écrivait aussi pour la Revue Esprit).
_Pascal Thomas ajoute: ""Cette scène innommable et difficile a été très amusante grâce, grâce, à Menez...qui est d'une invention gestuelle...à la Scapin ("qui doit faire rire dés qu'il rentre")...tous les gestes de Menez sont drôles...tout, tous...il y a une drôlerie à chaque geste...l'acteur comique, c'est ça. J'ai eu de la chance de l'avoir pour cette scène pensée grâce à une critique hostile. Quand cette chose-là disparait, c'est un caractère métaphysique...on peut pas définir ça autrement, me semble t il ?""...