Le Chien du Tibet par Le Blog Du Cinéma
Adaptation du livre de Yang Zhijun paru en 2005, Le Chien du Tibet est le second long-métrage de Masayuki Kojima après Piano Forest réalisé en 2007. Issu du studio Madhouse, qui produit ce nouveau film, il a dirigé auparavant les séries animées Abenobashi et surtout Monster, l’adaptation du célèbre manga de Naoki Urasawa. Ce même Urasawa est ici le character designer du film, c’est à dire celui qui crée l’identité graphique des personnages, et on reconnait très vite sa patte sur les visages des personnages et notamment les sourires des personnages âgés ou enfantins.
Techniquement, le film est bien animé, les couleurs sont lumineuses et le style visuel de l’ensemble nous transporte très vite au Tibet. La sensibilisation du jeune héros à la vie tibétaine comme la naissance de son amitié avec ce fameux Chien du Tibet (qui a réellement une telle crinière, qu’un certain Mufasa du Roi Lion ne renierait pas, dans la réalité) sont amenés avec intelligence, simplicité et pudeur. On regrettera en revanche l’emploi de personnages secondaires légèrement trop nombreux en regard de leur utilité réelle dans le film, même s’ils restent tous très bien identifiés.
Le seul reproche que l’on pourra en fait faire à ce film d’animation est le public visé. Désormais habitués à des films d’animation plutôt familiaux, avec plusieurs niveaux de lecture, le scénario de ce film reste extrêmement simple et manichéen. On est clairement du début à la fin dans un film pour enfants même si quelques gouttes de sang sont visibles durant celui-ci : de nombreux instants “mignons” se succèdent, la vocation écologique est très présente et le jeune héros est confronté, dans son propre environnement, à des problématiques d’amitié et de relations familiales sous un angle clairement simpliste. Enfin, on regrettera légèrement le rythme un peu lent du film sans pour autant verser ni dans le contemplatif, ni dans le poétique.
Film bien exécuté mais un peu trop ciblé vers les enfants, Le Chien du Tibet loupe néanmoins le coche en versant dans une lenteur et une simplicité sans saveur. Les plus jeunes y trouveront sans doute leur compte au même titre que les parents pourront apprécier la technique du long-métrage mais un arrière-goût de déception restera à la fin du visionnage.
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Auteur : Eric