Don jouant
N'en déplaise à ce Philistin de Scritch, une nouvelle vision n'y change rien, j'adore ce film... La vie de Don Ameche raconté par lui-même à la porte de l'enfer me touche toujours autant, voire...
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le 4 févr. 2012
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Dans un bureau immense est installée son Excellence, le Diable en personne, qui accueille les nouveaux venus pour leur indiquer leur destination finale. L’ascenseur les conduira soit en haut, vers le Paradis, soit en bas vers les enfers. Un vieil homme, Henry Vancleve, se présente et raconte sa vie bourgeoise, frivole, dominée par son amour des femmes, mais surtout de sa femme, Martha.
Le film se déroule sous la forme d’une chronique présentant divers moments de la vie d’Henry lors de ses anniversaires les plus marquants.
Inexorablement, le temps passe, parsemant de cheveux blancs et ridant l’éternel séducteur. Arrivé à ses 50 ans, il s’interroge. Peut-il encore séduire ?
Le temps passe encore, l’entrainant jusqu’au terme de sa vie, qu’il quittera sur un sourire et après avoir profité d’un dernier délicieux repas d’Anniversaire.
Personnage frivole et menteur, Henry éveille cependant dès le début du film la bienveillance du spectateur. Lorsque vieillard, il se présente humblement à la porte des enfers, il déclare que sa vie entière n’a été qu’une faute mais il ne sera peut-être pas accepté aux enfers et n’ose pas se présenter à la porte du Paradis. Les mensonges du personnage sont maladroits, ses infidélités et tentatives de séduction ne vont guère loin, tout le ramenant à sa femme.
Et lorsqu’à la mort de celle-ci, il se sent seul et sort se distraire toutes les nuits, la simple vision d’un ouvrage de la bibliothèque le ramène à ses souvenirs et le rend honteux d’avoir seulement pensé qu’il pourrait oublier sa chère Martha.
Dans le rôle d’Henry, Don Amèche est parfait, interprétant de façon convaincante le personnage à tous les âges de sa vie d’adulte.
Don Amèche a eu une carrière d’une longueur exceptionnelle ; de 1935 à 1954, il tournera une quarantaine de films avant une traversée du désert durant les années 60-70.
Suite à Un fauteuil pour deux de Landis (1983) puis Cocoon de Ron Howard (1984), sa carrière sera relancée, à 75 ans et il tournera films et téléfilms jusqu’à sa mort en 1993.
Quant à Gene Tierney, quel plaisir de la voir si radieuse en couleurs, la plupart de ses rôles marquants étant dans des films tournés en noir et blanc (Laura, Le fil du rasoir, L’aventure de Mme Muir, Les forbans de la nuit, Marc Dixon détective…),
Son vieillissement est bien moins réussi, la cinquantaine s’affichant pour elle par une coiffure improbable parsemée de cheveux blancs, des vêtements plus sages et une attitude un peu guindée.
Tout ceci est heureusement bien vite oublié dans la belle scène où les deux époux valsent, conscients de vivre là le moment le plus heureux de leur vie.
Outre nos deux héros, le personnage le plus remarquable est celui du Diable, incarné par Laird Cregar, appelé Excellence. Son personnage est très affable et sympathique. On le comprend quand il fait disparaitre dans les enfers une vieille enquiquineuse, au moyen d’une trappe escamotable et on se doute de la réponse finale qui sera donnée à Henry.
On pourra reprocher au film d’être parfois un peu bavard et assez statique, notamment dans sa première partie, jusqu’au mariage de ses deux personnages principaux. Le film est en effet l’adaptation de la pièce Birthday de Leslie Bush-Fekete. De fait, à deux exceptions près (le parc et la rue dans laquelle Henry se met à suivre Martha après l’avoir aperçue dans un magasin), toutes les scènes se passent en intérieur.
L’ensemble reste sage, assez peu enlevé, manquant peut être d’un rien d’audace qui romprait la ligne droite de la destinée du personnage.
Le dénouement final scellant le destin d’Henry dans l’autre Monde ne surprendra donc pas.
Le spectateur sourit, amusé et ému par le personnage qui renvoie aux défauts de l’être humain. Le Diable lui-même sourit car il a tout de suite cerné le personnage.
On retiendra enfin le magnifique technicolor qui nous permet de voir les beaux yeux bleus de Gene Tierney, la beauté et les couleurs chatoyantes des tenues et décors du début du siècle.
Un beau film à découvrir.
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Créée
le 28 nov. 2017
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