Le petit cirque de Calder, tiendrait à la fois du théâtre de marionnette et du film d'animation, si on ne voyait les mains, les fils, et les ressorts, les textures rugueuses et la simplicité des matériaux utilisés, que rien n'est fait pour dissimuler, et qui contrastent avec l'incroyable ingéniosité de certains mécanismes, qui font s'activer de minuscules personnages sur une scène en matériaux recyclés.
Décrivant à la perfection la grâce d'une danseuse, les mouvements erratiques des animaux, ce sont les mouvements réels du vivant qu'il semble chercher à retranscrire, plus que son apparence. C'est incroyablement poétique si on accepte de se laisser embarquer.
On y croise aussi des éléments étrangement cartoonesques comme le mécanisme qui fait s'ébranler des brancardiers évacuant un blessé. C'est un dessin animé, sans l'encre et le papier, un film d'animation, mais en temps réel...
Alexandre Calder, le sculpteur, à qui ont doit les fameux mobiles, et certaines sculpture monumentales (que je trouve beaucoup moins poétique que son cirque), en le voyant a l'impression d'un grand gamin vieillissant qui joue à la poupée, qui tire des ficelles, oui mais avec passion. Et puis sa voix et son savoureux accent. On sent vraiment son amour du cirque et sa volonté de lui rendre hommage, un petit bijou improbable, qui a un peu vieilli malgré tout.